Il s’agit d’un problème auquel sont confrontés de nombreux nouveaux arrivants au Canada : ils possèdent d’excellentes compétences, mais ne parviennent pas à décrocher un emploi.
Plusieurs d’entre eux n’ont pas les moyens de couvrir les frais d’accréditation, de formation ou de perfectionnement professionnel dont ils ont besoin au Canada. Par conséquent, ils sont souvent sous-employés, ou sont contraints d’occuper des « emplois de survie » qui n’ont rien à voir avec leur profession, et ne leur assurent qu’un revenu de subsistance.
Depuis 2005, Le Moulin Microcrédits répond à ce besoin en proposant des prêts à des immigrants et des réfugiés qualifiés, ce qui leur permet de poursuivre leur carrière au Canada.
Durant la pandémie de la COVID-19, la Fondation Azrieli a appuyé les efforts du Moulin visant à aider les travailleurs de la santé de l’Ontario et du Québec à obtenir l’accréditation canadienne et la formation dont ils avaient besoin pour travailler dans le domaine de leur choix. Depuis octobre 2021, la Fondation a aidé près de 20 travailleurs et travailleuses de la santé grâce à cette nouvelle initiative.
Amita* est une infirmière autorisée de l’Ontario qui a obtenu un prêt en 2014. Elle s’est entretenue avec nous au sujet du parcours menant à sa carrière au Canada, et de la manière dont ce prêt a transformé sa vie.
Fondation Azrieli : Qu’est-ce qui vous a amenée au Canada?
Amita : Je suis originaire du Népal, et je suis allée aux États-Unis, où mon mari complétait son doctorat. Une fois qu’il a obtenu son diplôme, nous avons décidé de nous établir au Canada en 2013 pour y trouver du travail.
FA : Qu’avez-vous fait une fois que vous étiez établie en Ontario?
A : Je travaillais comme caissière chez Walmart, mais mon mari ne pouvait pas trouver d’emploi. J’ai dû refaire les démarches d’accréditation car je n’avais pas travaillé depuis quelques années. Toutefois, je n’avais pas assez d’argent pour suivre des études, obtenir l’accréditation et passer l’examen; sans mon diplôme, je ne pouvais pas retourner au métier d’infirmière.
FA : Comment avez-vous entendu parler du Moulin? Racontez-nous votre expérience.
A : On m’a mise en contact avec le Moulin en 2014, à l’époque où je commençais ma quête de financement du gouvernement pour m’aider à lancer ma carrière. J’ai fait une demande de prêt à faible taux d’intérêt, que j’ai obtenu très rapidement. Le processus de demande s’est avéré très simple. La plupart de l’information nécessaire se trouvait en ligne, en plus de quoi j’ai eu quelques rencontres en personnes pour m’aiguiller durant le processus.
J’ai donc pu retourner à l’université pour obtenir le diplôme dont j’avais besoin. Après ça, il a été très facile de décrocher un emploi. Pendant mes études, j’ai eu la chance de participer à des stages, où j’ai obtenu les contacts et l’expérience qu’il me fallait pour démarrer.
FA : Comment votre vie a-t-elle changé depuis que vous avez obtenu un prêt du Moulin?
A : Je suis maintenant infirmière autorisée en Ontario, et je travaille cinq jours par semaine dans un domaine qui me passionne. Sans le Moulin et ses prêts à faible taux d’intérêt, je n’y serais pas arrivée. Les prêts conventionnels auraient été trop chers à obtenir et à rembourser. Aux yeux des banques, les nouveaux arrivants ne sont pas des clients idéaux. J’ai donc pu me concentrer sur mes études sans me soucier des questions d’argent.
Mon mari a commencé à travailler, ce qui m’a permis de commencer à rembourser mon prêt dès que je l’ai obtenu. Cela m’a pris deux ans à le rembourser. Toutefois, j’aurais pu choisir de commencer à le rembourser après l’obtention de mon diplôme et d’un emploi. Le choix me revenait.
FA : Avez-vous encore des liens avec le Moulin?
A : Bien sûr! Maintenant, j’aide les nouveaux arrivants à titre de bénévole dans le cadre du programme de mentorat. Je leur fournis des renseignements et de l’orientation au sujet du processus. Je suis très heureuse de pouvoir aider ceux et celles qui, comme c’était mon cas, viennent d’arriver dans un pays étranger et ont besoin d’un coup de pouce pour entreprendre leur nouvelle vie.
Cet entretien a été condensé par souci de clarté et de brièveté.
* Son prénom a été changé pour protéger son identité.