L’enseignement de l’Holocauste au sein du système scolaire juif comporte une part de défis particuliers.
Le Programme des mémoires de survivants de l’Holocauste (créé par la Fondation Azrieli) s’est récemment associé au programme Facing History & Ourselves Canada, pour lancer une nouvelle initiative en réaction à l’évolution constante du paysage en matière d’enseignement de l’Holocauste. La Bourse de recherche en enseignement et en commémoration de l’Holocauste au sein des écoles de jour juives (Jewish Day School Fellowship in Holocaust Education and Commemoration, ou JDS Fellowship) offre une possibilité de développement professionnel d’une durée d’un an visant à aborder les spécificités liées à l’enseignement de l’Holocauste dans les écoles juives.
« Il s’agit d’offrir plus que des outils et des leçons à retenir en salle de classe », explique Michelle Sadowski, éducatrice dans le cadre du Programme des mémoires. « Cela donne aux éducateurs à travers le système d’écoles de jour juives la possibilité de bâtir une communauté autour d’un but commun : enseigner l’Holocauste aux élèves de manière correcte et stimulante. »
Pour élaborer le programme, Michelle (photo ci-dessus) s’est basée sur ses propres expériences en tant qu’enseignante au sein d’écoles de jour juives. Dans le cadre d’ateliers interactifs, douze boursiers seront appelés à collaborer entre eux, ainsi qu’avec des experts dans le domaine, afin de concevoir des approches significatives de l’enseignement et de la commémoration de l’Holocauste, adaptées au contexte des écoles juives. Les séances de travail sont l’occasion d’aborder une foule de sujets, y compris l’enseignement tenant compte de traumatismes, la préparation pour un avenir où il n’y aura plus de survivants de l’Holocauste, et les meilleures pratiques en matière de commémoration.
Ces bourses ont été créées en réponse à un besoin identifié par l’équipe du Programme des mémoires au cours de plusieurs années.
« On présume souvent que s’il y a quelqu’un qui devrait savoir comment enseigner l’histoire de l’Holocauste, ce sont les enseignant des écoles de jour juives », explique Jody Spiegel, directrice du Programme des mémoires. « Toutefois, en nous penchant davantage sur la question, nous avons compris que le cadre particulier de ces écoles crée des défis uniques. »
Jody explique qu’il était autrefois très commun que des élèves des écoles de jour juives aient des parents, des grands-parents ou même des enseignants qui étaient eux-mêmes survivants de l’Holocauste. Maintenant qu’il y a de moins en moins de survivants pouvant partager leurs expériences, un changement d’approche s’impose.
« Nous devons également reconnaître qu’avoir un lien personnel à l’Holocauste ne signifie pas nécessairement que la personne a correctement appris l’histoire et le contexte de cet événement », précise Michelle. « On observe une tendance à passer directement au côté émotif des choses, sans aborder les lacunes possibles au niveau des connaissances, ce qui peut s’avérer très dur pour les élèves. Notre but est de préparer les éducateurs des écoles de jour juives à enseigner et commémorer l’Holocauste avec leurs élèves, de manière qui leur parle, mais qui soit également facile à appréhender et adapté à l’âge des élèves. »
Le programme de bourses JDS travaille présentement avec plus d’une douzaine d’enseignants d’écoles intermédiaires torontoises : Associated Hebrew Schools, Robbins Hebrew Academy, Leo Baeck Day School, Paul Penna Downtown Jewish Day School, Netivot HaTorah Day School, Eitz Chaim Schools et la Montessori Jewish Day School. Dans les années à venir, la Fondation Azrieli a l’intention d’élargir cette offre aux écoles juives des quatre coins du pays.
