La communauté des PAM
Conseil consultatif des PAM
Ana Sokolović
Originaire de Belgrade, la compositrice Ana Sokolović est basée à Montréal depuis 1992. Inspiré par différentes disciplines artistiques, des images ludiques et les rythmes des Balkans, son vaste corpus d’œuvres figure régulièrement à la programmation de nombreux diffuseurs à travers l’Europe et l’Amérique du Nord. Les œuvres d’Ana se retrouvent sur plus de 20 albums, et lui ont valu deux années de suite le Prix JUNO pour la Composition classique de l’année. Son opéra, Svadba, qui « semble inventer une phonétique universelle du cœur humain » (Le Monde), a été joué plus de 50 fois. En 2021, elle a été nommée compositrice en résidence auprès de l’Orchestre symphonique de Montréal. À l’Université de Montréal, où elle enseigne la composition, elle occupe cette année la nouvelle Chaire de recherche du Canada en création d’opéra. Elle a récemment été nommée directrice artistique de la Société de musique contemporaine du Québec. Les œuvres d’Ana sont éditées chez Boosey & Hawkes.
Sharon Azrieli, C.Q.
La soprano montréalaise Sharon Azrieli a connu le succès à l’échelle internationale, se produisant dans des salles aussi prestigieuses que Carnegie Hall, le Metropolitan Opera, l’Opéra Bastille de Paris, ainsi que des ensembles renommés tels que la Compagnie d’opéra canadienne, l’Orchestre symphonique de Montréal et le New Israel Opera. En 2019, elle a reçu l’Ordre national du Québec pour ses réalisations exceptionnelles à titre d’interprète. Reconnue pour sa grande polyvalence, Sharon a enregistré plusieurs albums, y compris Sharon Azrieli Sings Broadway, Rare French Arias of the 19th Century et Fiddler on the Roof (en yiddish). Son plus récent album, Frankly Sharon (une collaboration avec le compositeur Frank Wildhorn, lauréat de plusieurs prix Tony) a été salué par la critique, Blogcritics allant jusqu’à dire que « le phrasé délicatement passionné d’Azrieli est exquis. »
On lui doit la création des Prix Azrieli de musique, une initiative de la Fondation Azrieli, en 2014. Passionnée par l’éducation artistique et la philanthropie, Sharon siège au conseil d’administration de nombreux organismes de bienfaisance, y compris la Fondation Azrieli.
Brian Current
La musique de Brian Current a été jouée dans plus de 35 pays, lui valant une bourse Guggenheim, un prix Barlow (É.-U.), un prix Fedora (Italie), un Prix Jules-Léger et une Sélection (moins de 30 ans) à l’International Rostrum of Composers. En 2016, il a remporté la Commande inaugurale Azrieli de musique juive. Les compositions de Brian ont figuré au programme de tous les principaux orchestres symphoniques canadiens, et de douzaines d’orchestres, d’ensembles et de compagnies d’opéra professionnels à travers le monde. Sa musique a fait l’objet de dix enregistrements commerciaux, y compris trois albums consacrés exclusivement à ses œuvres. L’enregistrement de son opéra Airline Icarus sous étiquette Naxos a remporté en 2015 le Prix JUNO de la meilleure composition classique de l’année. Brian est également un chef d’orchestre invité très en demande, qui dirige fréquemment des ensembles de musique contemporaine et des programmes de musique orchestrale. En 2021, il a été nommé directeur artistique des New Music Concerts. Depuis 2007, il occupe le poste de directeur de l’Ensemble de nouvelle musique de l’École Glenn Gould du Conservatoire royal de musique.
Jonathan Goldman
Jonathan Goldman est professeur de musicologie à la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la musique moderniste et d’avant-garde. Il est l’auteur du livre The Musical Language of Pierre Boulez (Cambridge University Press, 2011) qui s’est mérité le Prix Opus pour Livre de l’année. En novembre 2018, un recueil des écrits de Boulez (Music Lessons), dont il était coéditeur, a été publié chez Faber (R.-U.) et chez University of Chicago Press. Il est l’éditeur d’un volume consacré aux compositeurs du Québec, paru en 2014 aux PUM. De 2006 à 2016, il a été rédacteur en chef de Circuit, une revue consacrée à la musique contemporaine. Son plus récent ouvrage, Avant-Garde on Record: Musical Responses to Stereos, paraîtra chez Cambridge University Press en 2023. Jonathan joue également du bandonéon, s’étant produit comme soliste avec différents orchestres, y compris I Musici de Montréal, Signature Symphony Tulsa et l’Orchestre symphonique de la Nouvelle-Écosse. En 2015, il a remporté le prix JUNO de l’album instrumental de l’année avec les autres membres de l’ensemble canadien Quartango, ainsi que deux Prix Opus.
Sylvia L’Écuyer C.M.
Sylvia L’Écuyer C.M. œuvre au dynamisme des arts et de la musique au Canada. Musicologue de formation et habile communicatrice, elle a récemment pris sa retraite de Radio-Canada, où elle a partagé son amour de la musique classique avec le public pendant plus de 30 ans. Elle a aussi été la directrice musicale de Radio-Canada et a été membre de divers jurys à l’occasion de concours artistiques. Outre sa grande implication au sein de la communauté, elle a aussi cofondé la Société pour les arts en milieux de santé. Elle est actuellement professeur associé en musicologie à la Faculté de musique de l’Université de Montréal. En 2006, Sylvia a réalisé Bali par cœur, un film documentaire présentant un projet de métissage des musiques balinaise et occidentale. Après avoir été décorée du titre de chevalière des Arts et des Lettres par le gouvernement français en 2007, elle a été nommée membre de l’Ordre du Canada en 2017.
Gerard Schwarz
Mondialement reconnu, le chef d’orchestre américain Gerard Schwarz est directeur musical de l’All-Star Orchestra, de l’Eastern Music Festival, de la Palm Beach Symphony et du Mozart Orchestra de New York, en plus d’être chef lauréat de l’Orchestre symphonique de Seattle et chef émérite du festival Mostly Mozart. Il est professeur distingué de musique, enseigne les études orchestrales et la direction d’orchestre à l’école de musique Frost de l’Université de Miami, en plus d’être directeur musical de l’Orchestre symphonique Frost.
Schwarz a fait ses débuts professionnels il y a environ 50 ans, à titre de trompettiste solo associé de la Philharmonie de New York, et a exercé les fonctions de directeur musical du festival Mostly Mozart, de la Philharmonie royale de Liverpool, de l’Orchestre de chambre de Los Angeles et de l’Orchestre de chambre de New York. Schwarz a plus de 300 premières mondiales à son actif, ce qui témoigne de son engagement envers la commande et la performance de nouvelles œuvres. Sa discographie, composée de plus de 350 albums, documente ses collaborations avec plusieurs des plus importants orchestres du monde. En 2017, Naxos a fait paraître un coffret de 30 CD, The Gerard Schwarz Collection.
Schwarz a reçu de nombreuses récompenses, y compris neuf prix Emmy, 14 nominations aux prix GRAMMY, huit prix ASCAP, ainsi que le Ditson Conductor’s Award. Ses mémoires, Behind the Baton, ont été publiées en 2017.
Barbara Seal C.M.
Barbara Seal C.M. est une ancienne juge de la citoyenneté, ancienne conseillère municipale de la ville de Hampstead et ancienne membre du conseil d’administration de la Place des Arts, du Conseil des arts de Montréal, de la Communauté urbaine de Montréal et du Forum national sur les changements climatiques. Elle s’implique activement dans les sphères publiques et communautaires et siège actuellement aux conseils d’administration de la Fondation du Centre national des Arts, du Centre Segal des arts de la scène, du conseil consultatif de l’École des études permanentes de McGill et du conseil consultatif des Prix Azrieli de musique. Elle a reçu de nombreux prix et distinctions pour son dévouement envers la communauté, tels que le prix de la Société canadienne du cancer, le prix de l’Association canadienne des parcs et loisirs, la médaille du jubilé de la Reine, le prix de l’Assemblée nationale ainsi que l’Ordre du Canada en 1993. Elle a créé la bourse d’études Barbara Seal pour les nouveaux arrivants au Canada à l’Université McGill en 2012 et a participé à la création d’une bourse de stage scientifique pour les étudiantes québécoises à l’Université de Tel Aviv en 2018.
Jury des PAM de musique juive
Brian Current
La musique de Brian Current a été jouée dans plus de 35 pays, lui valant une bourse Guggenheim, un prix Barlow (É.-U.), un prix Fedora (Italie), un Prix Jules-Léger et une Sélection (moins de 30 ans) à l’International Rostrum of Composers. En 2016, il a remporté la Commande inaugurale Azrieli de musique juive. Les compositions de Brian ont figuré au programme de tous les principaux orchestres symphoniques canadiens, et de douzaines d’orchestres, d’ensembles et de compagnies d’opéra professionnels à travers le monde. Sa musique a fait l’objet de dix enregistrements commerciaux, y compris trois albums consacrés exclusivement à ses œuvres. L’enregistrement de son opéra Airline Icarus sous étiquette Naxos a remporté en 2015 le Prix JUNO de la meilleure composition classique de l’année. Brian est également un chef d’orchestre invité très en demande, qui dirige fréquemment des ensembles de musique contemporaine et des programmes de musique orchestrale. En 2021, il a été nommé directeur artistique des New Music Concerts. Depuis 2007, il occupe le poste de directeur de l’Ensemble de nouvelle musique de l’École Glenn Gould du Conservatoire royal de musique.
Chaya Czernowin
Chaya Czernowin est une compositrice d’opéras et d’œuvres orchestrales et de musique de chambre, qui ont été joués à travers le monde. Elle fut compositrice en résidence du Festival de Salzbourg (2005-2006) et du Festival de Lucerne (2013). Elle est professeure de musique Walter Bigelow Rosen à l’Université Harvard, après avoir occupé le poste de professeure de composition à l’Université de musique et des arts de la scène de Vienne (Autriche) et à l’Université de la Californie à San Diego.
Dans sa démarche, Czernowin procède par l’imagination et l’analyse, employant des métaphores pour atteindre un univers sonore qui n’est pas familier et qui n’est jamais pris pour acquis. La liste de ses œuvres principales comprend la pièce orchestrale Maim, HIDDEN pour quatuor et instruments électroniques, les opéras Pnima, Infinite Now et Heart Chamber, et des œuvres pour grand ensemble The Fabrication of Light et Atara.
Czernowin s’est mérité le prix de composition de la Fondation Ernst von Siemens (2003), ainsi que des bourses Guggenheim, une Commande de le Fondation de musique Fromm et Kranichsteiner Musikpreis à la Darmstadt Ferienkurse, entre autres. Ses opéras Pnima (en 2000) et Infinite Now (en 2017) ont été nommées premières de l’année au scrutin des critiques internationaux d’Opernwelt. Son CD, The Quiet, s’est mérité le Prix des critiques de disques allemands. Elle est membre de l’Akademie der Künste de Berlin et de l’Akademie der Schönen Künste de Munich. Ses compositions sont éditées chez Schott.
Neil W. Levin
Neil W. Levin est un expert mondialement connu dans le domaine de la musique juive, ayant publié des centaines de textes à ce sujet. Il est membre du corps professoral du Jewish Theological Seminary of America depuis 1982, et est professeur de musique invité dans le cadre de la résidence Anne E. Leibowitz au YIVO Institute for Jewish Research depuis 2016. En 1993, Neil a été nommé directeur artistique et rédacteur en chef des Archives Milken de musique juive, qui documentent, préservent et font connaître le répertoire issu de l’expérience juive. L’Archive est renommée en vertu de l’exceptionnelle série de 51 CD qu’elle a fait paraître sous étiquette Naxos. Neil a conçu, scénarisé et supervisé le concert de présentation de l’archive, One People – Many Voices, présenté en première en 2006 par la Philharmonie de Los Angeles sous la direction de Gerard Schwarz. Neil est également un pianiste accompli et un chef de chœur. Il a fondé la Schola Hebraeica, qui a fait des tournées en Amérique du Nord et en Angleterre, et a dirigé des concerts d’envergure au Lincoln Center, au Royal Festival Hall et au Barbican Centre.
Steven Mercurio
Steven Mercurio est un compositeur et chef d’orchestre de renommée internationale qui évolue dans les domaines de la musique symphonique et de l’opéra. Actuel directeur musical de l’Orchestre symphonique national tchèque, il a dirigé de nombreux autres orchestres, y compris les Philharmonies de Londres et de Prague, ainsi que les Orchestres symphoniques de Sydney et du New Jersey. Il a occupé pendant cinq ans le poste de directeur musical du Festival de Spoleto et de chef principal de la Compagnie d’opéra de Philadelphie. Steven était au pupitre lors de plusieurs télédiffusions historiques, y compris la série Christmas in Vienna, avec l’Orchestre symphonique de Vienne, dont le fait saillant était le concert des Trois Ténors diffusé en 1999, et American Dream–Andrea Bocelli’s Statue of Liberty Concert, une émission spéciale avec l’Orchestre symphonique du New Jersey, diffusée sur PBS. Il était aussi le chef d’orchestre de la tournée mondiale de Sting, à la tête du Royal Philharmonic Orchestra, qui a fait l’objet du DVD Live in Berlin. À titre de compositeur, son œuvre For Lost Loved Ones a été présentée en première par Zubin Mehta et la Philharmonie de New York.
Betty Olivero
Betty Olivero est une compositrice israélienne de musique contemporaine qui a passé l’essentiel de sa carrière à Florence, en Italie. Elle est récipiendaire de plusieurs prix prestigieux, tels que le Prix Emet pour les arts, les sciences et la culture (2015), le Prix Koussevitzky (2000) et le Prix Fromm (1986). Elle a également reçu de nombreux honneurs en Israël, y compris le Prix du premier ministre (2001 et 2009), le Prix Rosenblum (2003), le Prix Landau (2004), le Prix ACUM pour l’ensemble de son œuvres (2004) ainsi que le Prix ACUM pour l’année 2010. Les œuvres de Betty sont éditées par Universal Music/Ricordi et l’Institut de musique d’Israël. Des enregistrements de ses compositions ont paru sous étiquettes ECM, Angel, Koch International, Ricordi, Plane, IMI, Beit Hatefutsoth et Folkways. De 2004 à 2008, Betty était compositrice en résidence au sein de l’Orchestre symphonique de Jérusalem. Elle est actuellement professeure titulaire de composition à l’Université Bar-Ilan.
Gerard Schwarz
Mondialement reconnu, le chef d’orchestre américain Gerard Schwarz est directeur musical de l’All-Star Orchestra, de l’Eastern Music Festival, de la Palm Beach Symphony et du Mozart Orchestra de New York, en plus d’être chef lauréat de l’Orchestre symphonique de Seattle et chef émérite du festival Mostly Mozart. Il est professeur distingué de musique, enseigne les études orchestrales et la direction d’orchestre à l’école de musique Frost de l’Université de Miami, en plus d’être directeur musical de l’Orchestre symphonique Frost.
Schwarz a fait ses débuts professionnels il y a environ 50 ans, à titre de trompettiste solo associé de la Philharmonie de New York, et a exercé les fonctions de directeur musical du festival Mostly Mozart, de la Philharmonie royale de Liverpool, de l’Orchestre de chambre de Los Angeles et de l’Orchestre de chambre de New York. Schwarz a plus de 300 premières mondiales à son actif, ce qui témoigne de son engagement envers la commande et la performance de nouvelles œuvres. Sa discographie, composée de plus de 350 albums, documente ses collaborations avec plusieurs des plus importants orchestres du monde. En 2017, Naxos a fait paraître un coffret de 30 CD, The Gerard Schwarz Collection.
Schwarz a reçu de nombreuses récompenses, y compris neuf prix Emmy, 14 nominations aux prix GRAMMY, huit prix ASCAP, ainsi que le Ditson Conductor’s Award. Ses mémoires, Behind the Baton, ont été publiées en 2017.
Jury des PAM de musique canadienne
Barbara Assiginaak, O.Ont.
Barbara Assiginaak, O.Ont., est Anishinaabekwe (Odawa, Ojibwe et Potawatomi ; Mnidoo Mnissing, Giniw dodem). Elle est active sur la scène internationale en tant que compositrice et musicienne depuis plus de trois décennies. Elle équilibre son temps entre la composition, l’interprétation et l’enseignement, tout en poursuivant son travail d’éducation environnementale en plein air ancré dans les enseignements traditionnels anishinaabeg, en travaillant aux côtés des aînés lors de cérémonies et de chants traditionnels, et en soutenant la jeunesse autochtone. Diplômée de la Hochschule für Musik de Munich et de l’Université de Toronto, Barbara a poursuivi ses études en composition et en théorie auprès de Samuel Dolin, Sasha Rapaport et Arthur Levine. Elle a aussi fait des études avancées de composition sous la tutelle de Sir Peter Maxwell-Davies, Robert Saxton et Helmut Lachenmann. Outre sa musique pour flûtes et voix traditionnelles des Premières nations à la manière anishinaabe, qu’elle a commencée dès son plus jeune âge, sa musique pour solistes, ensembles de chambre, orchestres, films, théâtre, danse, performances interdisciplinaires et multimédia a été présentée dans plus de 12 pays. Barbara est actuellement professeure adjointe en composition à l’Université Wilfrid Laurier.
Mary Ingraham
Mary Ingraham est historienne de la musique et doyenne de la Faculté des arts de l’Université Saint Mary de Halifax. Auparavant, elle était doyenne des beaux-arts à l’Université de Lethbridge, directrice du Sound Studies Institute et professeure de musicologie à l’Université de l’Alberta, où elle a géré les partenariats de l’université avec la Aboriginal Multi-Media Society of Alberta et le réseau Cultures of Sound (avec Smithsonian Folkways Records, le Musée canadien de l’histoire et la Memorial University of Newfoundland). Les intérêts professionnels de Mary sont en grande partie axés sur la culture au Canada, englobant ses manifestations historiques et contemporaines, ainsi que des considérations critiques et pédagogiques se traduisant notamment par des collaborations avec des communautés autochtones de la Colombie-Britannique et de l’Alberta. Ses recherches ont été publiées dans de nombreux journaux, et chez Ashgate, Routledge, et les Universités d’Oxford, de l’Alberta et du Michigan. Elle est l’autrice de plusieurs ressources permettant d’explorer la culture canadienne en ligne, y compris Resounding Culture: Recontextualizing resources for histories of music in Canada et des collaborations archivistiques dans le cadre du projet Digitizing the Ancestors avec l’Aboriginal Multi-Media Society of Alberta.
David Pay
David Pay est le fondateur et directeur artistique de Music on Main, à Vancouver. Depuis 2006, il a acquis une réputation internationale en tant que programmateur de musique classique et contemporaine de premier plan. Sa pratique vise à démontrer comment la musique de différents genres et différentes époques peuvent s’éclairer réciproquement, et à trouver des façons innovantes de faire participer le public ainsi que les musiciens. Le Huffington Post a souligné la manière dont ses concerts englobent « la totalité de l’expérience humaine ». David est fréquemment appelé à participer à des conférences à travers l’Amérique du Nord et l’Europe. En 2017, il a assuré la direction artistique des Journées mondiales de la musique contemporaine de la SIMC, le plus grand festival canadien jamais consacré à la nouvelle musique. Il est membre du corps professoral du Centre Banff et de l’Université de Capilano, et siège au comité de direction de la Société internationale de musique contemporaine.
Ana Sokolović
Originaire de Belgrade, la compositrice Ana Sokolović est basée à Montréal depuis 1992. Inspiré par différentes disciplines artistiques, des images ludiques et les rythmes des Balkans, son vaste corpus d’œuvres figure régulièrement à la programmation de nombreux diffuseurs à travers l’Europe et l’Amérique du Nord. Les œuvres d’Ana se retrouvent sur plus de 20 albums, et lui ont valu deux années de suite le Prix JUNO pour la Composition classique de l’année. Son opéra, Svadba, qui « semble inventer une phonétique universelle du cœur humain » (Le Monde), a été joué plus de 50 fois. En 2021, elle a été nommée compositrice en résidence auprès de l’Orchestre symphonique de Montréal. À l’Université de Montréal, où elle enseigne la composition, elle occupe cette année la nouvelle Chaire de recherche du Canada en création d’opéra. Elle a récemment été nommée directrice artistique de la Société de musique contemporaine du Québec. Les œuvres d’Ana sont éditées chez Boosey & Hawkes.
Andrew Staniland
Décrit comme « un visionnaire de la nouvelle musique » (Centre national des arts), le compositeur Andrew Staniland s’est imposé parmi les voix les plus importantes et novatrices de la scène musicale canadienne. Sa musique a été jouée et diffusée à travers le monde, et a été décrite par Alex Ross, du New Yorker Magazine, comme « tour à tour magnifique et terrifiante ». Entre autres distinctions, il était en lice aux Prix JUNO, s’est mérité le Terra Nova Young Innovators Award (2016), le Grand Prix national d’ÉVOLUTION (remis en 2009 par Espace Musique/CBC Radio 2 et le Centre Banff), ainsi que le Prix Karen Keiser de musique canadienne (2004). Étant l’un des plus importants compositeurs de sa génération, Andrew a été nommé au sein de la cohorte inaugurale du Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science de la Société royale du Canada. Il fut compositeur adjoint à l’Orchestre symphonique de Toronto (2006-2009) et à l’Orchestre du Centre national des arts (2002-2004), en plus d’avoir effectué une résidence au Centre du Création Musicale Iannis Xenakis (Paris, 2005). Il est actuellement membre du corps professoral de l’Université Memorial de St. John’s, Terre-Neuve.
Jury des PAM de musique internationale
Margareta Ferek-Petrić
La compositrice et conservatrice Margareta Ferek-Petrić est née en 1982 à Zagreb et vit à Vienne depuis 2002. Elle a étudié la composition avec Ivan Eröd, Klaus Peter Sattler et Chaya Czernowin à l’Université de musique et des arts du spectacle de Vienne. Son approche de la composition implique un traitement ironique de l’esthétique musicale traditionnelle, l’implantation d’impulsions rythmiques vives, la transformation de gestes théâtraux en timbres et l’exploration de l’intensité des techniques instrumentales étendues. Ses partitions s’inspirent de la littérature, de l’art, du cinéma, de la science, de la politique, de la philosophie, d’individus remarquables ou de situations de vie bizarres, entre autres.
Margareta a reçu des bourses de diverses institutions et fondations internationales telles que la Home Suisse Foundation, la Thyll Dürr Foundation, le Swedish Arts Grants Committee et le Bureau du Chancelier fédéral autrichien. Son travail a été récompensé par des prix tels que le Förderungspreis der Stadt Wien, le Theodor Körner Preis for Music et le Publicity Prize du SKE Fond en Autriche. Elle a remporté le 2e prix et le prix du public du Prix Annelie de Man, aux Pays-Bas, ainsi que les deux plus importants prix croates pour la musique, Josip Štolcer Slavenski et Boris Papandopulo. Ses compositions ont été publiées sur divers labels tels que Decca Records, Croatia Records, Neos Records et Oehms Classics. En plus d’être compositrice, Margareta est directrice artistique de la Biennale de musique de Zagreb (2019-2023), elle fait partie du comité consultatif de musique du Goethe Institut de Munich (depuis 2021) et participe à de nombreux jurys internationaux (notamment le Fonds international de coproduction du Goethe Institut et l’EFFEA – Fonds européen des festivals pour les artistes émergents).
Ses projets futurs comprennent de nombreuses commandes (notamment une nouvelle composition pour un orchestre symphonique et diverses pièces de musique de chambre) ainsi que diverses activités internationales de commissariat d’exposition. Margareta aime les expositions, les productions théâtrales et les dégustations de vin, danser sur de la musique balkanique, explorer le monde en voiture, rire devant une bonne satire et manger des sushis.
Jonathan Goldman
Jonathan Goldman est professeur de musicologie à la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la musique moderniste et d’avant-garde. Il est l’auteur du livre The Musical Language of Pierre Boulez (Cambridge University Press, 2011) qui s’est mérité le Prix Opus pour Livre de l’année. En novembre 2018, un recueil des écrits de Boulez (Music Lessons), dont il était coéditeur, a été publié chez Faber (R.-U.) et chez University of Chicago Press. Il est l’éditeur d’un volume consacré aux compositeurs du Québec, paru en 2014 aux PUM. De 2006 à 2016, il a été rédacteur en chef de Circuit, une revue consacrée à la musique contemporaine. Son plus récent ouvrage, Avant-Garde on Record: Musical Responses to Stereos, paraîtra chez Cambridge University Press en 2023. Jonathan joue également du bandonéon, s’étant produit comme soliste avec différents orchestres, y compris I Musici de Montréal, Signature Symphony Tulsa et l’Orchestre symphonique de la Nouvelle-Écosse. En 2015, il a remporté le prix JUNO de l’album instrumental de l’année avec les autres membres de l’ensemble canadien Quartango, ainsi que deux Prix Opus.
Tania León
Tania León (née à la Havane, Cuba) est très estimée à titre de compositrice, de chef d’orchestre, d’éducatrice et de conseillère auprès d’organisations du secteur des arts. Stride, sa composition orchestrale commandée par la Philharmonie de New York, a remporté le Prix Pulitzer de musique en 2021. En juillet 2022, elle a été primée pour l’ensemble de ses réalisations artistiques à l’occasion du 45e gala annuel du Kennedy Center. Plus récemment, elle a été nommée compositrice en résidence de l’Orchestre philharmonique de Londres (2023-2025).
Plusieurs de ses œuvres récentes ont été présentées en première par la Philharmonie de Los Angeles, l’Orchestre symphonique de l’Arkansas, l’Orchestre philharmonique de la NDR, le Grossman Ensemble, l’International Contemporary Ensemble, et dans le cadre du projet de Jennifer Koh intitulé Alone Together. En tant que chef invitée, elle a dirigé l’Orchestre Philharmonique de Marseille, le Gewandhausorchester, les Orchestres symphoniques de Guanajuato et de Cuba, entre autres ensembles. Parmi ses commandes à venir, elle créera des œuvres pour la League of American Orchestras et la flûtiste Claire Chase, ainsi que le Crossing Choir.
Membre fondatrice du Dance Theatre of Harlem, León a lancé la Community Concert Series de la Philharmonie de Brooklyn, cofondé le festival Sonidos de las Américas de l’American Composers Orchestra, fut conseillère en musique actuelle auprès de la Philharmonie de New York, et est la fondatrice et directrice artistique de Composers Now. Elle s’est méritée de nombreuses récompenses, y compris le prix pour l’ensemble de la production artistique décerné par le gouverneur de l’État de New York, l’intronisation au sein de l’American Academy of Arts and Letters et de l’American Academy of Arts and Sciences, le prix Victor-Herbert de l’ASCAP, ainsi que des récompenses des fondations Koussevitzky et Guggenheim, entre autres.
León détient des doctorats honorifiques des Universités Colgate et Oberlin, du collège SUNY Purchase et du Curtis Institute of Music, et a œuvré comme ambassadrice artistique de la culture des États-Unis à Madrid. Professeure émérite au CUNY, elle a reçu la United States Artists Fellowship en 2018, le prix du service national de Chamber Music America en 2022 et le prix d’enseignement Luise-Vosgerchian de l’Université Harvard en 2022.
Samy Moussa
Le compositeur et chef d’orchestre canadien Samy Moussa est né à Montréal en 1984. Basé en Allemagne depuis plus de dix ans, il maintient des liens étroits avec le milieu culturel nord-américain, notamment les Orchestres symphoniques de Montréal, de Toronto et de Québec. En Europe, il a dirigé le Bayerisches, le RSO Wien, le MDR Sinfonieorchester Leipzig, Staatskapelle Halle et le Zürcher Kammerorchester, dans un répertoire allant de la période classique au XXIe siècle.
Plusieurs des œuvres qu’on lui a commandées ont été jouées par l’Orchestre symphonique de Dallas, la Philharmonie de Bruxelles, les Orchestre symphonique allemand de Berlin, de Toronto, de Montréal et la radio bavaroise. Parmi les chefs d’orchestre qui ont défendu ses œuvres, mentionnons Stéphane Denève, Christoph Eschenbach, Hannu Lintu et Kent Nagano.
En 2010, il a été nommé directeur musical de l’Ensemble INDEX de Munich. À titre de chef d’orchestre, ses engagements présents et à venir comprennent des concerts à la tête des orchestres symphoniques de Toronto et de Vancouver, du Calgary Opera, de l’Orchestre Haydn (Bolzano) et des Violons du Roy, tandis que ses compositions seront au programme de la Philharmonie de Vienne et de l’Opéra et Ballet national des Pays-Bas.
Samy a reçu une bourse Villa Massimo de l’Académie allemande de Rome (2018-2019), le Prix Hindemith du Schleswig-Holstein Musik Festspiele (2017), le prix décerné aux compositeurs de la Fondation musicale Ernst von Siemens (2013), et a remporté un Prix de la Fondation Banque Populaire (2020).
Kelly-Marie Murphy
Avec une musique décrite comme étant « à couper le souffle » (Kitchener-Waterloo Record), « imaginative et expressive » (The National Post), « un barrage de pulsations sur les sens » (The Globe and Mail) et « Bartok sur les stéroïdes » (Birmingham News), la compositrice Kelly-Marie Murphy est bien connue sur la scène musicale canadienne. Elle a créé un certain nombre d’œuvres mémorables pour des interprètes et des ensembles de premier plan au Canada, notamment les Orchestres symphoniques de Toronto, de Winnipeg et de Vancouver, le Gryphon Trio, le clarinettiste James Campbell, la violoncelliste Shauna Rolston, les quatuors à cordes Cecilia et Afiara, et la harpiste Judy Loman.
Kelly-Marie a vu le jour sur une base de l’OTAN en Sardaigne (Italie), et a grandi sur des bases des Forces armées canadiennes à travers le Canada. Elle a entrepris ses études en composition à l’Université de Calgary sous la tutelle de William Jordan et d’Allan Bell, pour ensuite obtenir un doctorat en composition de l’Université de Leeds, en Angleterre, où elle a étudié auprès de Philip Wilby. Après avoir vécu et travaillé pendant plusieurs années dans la région de Washington (D.C.), où les services de l’immigration et de la naturalisation des États-Unis l’ont identifiée comme « une étrangère aux aptitudes extraordinaires », elle est aujourd’hui établie à Ottawa.
Nos lauréats
2022 : Iman Habibi, lauréat de la Commande Azrieli de musique juive
Iman Habibi
Lauréat – Commande Azrieli de musique juive 2022
Titulaire d’un doctorat en musique de l’Université du Michigan, Iman Habibi est un compositeur et pianiste canado-iranien, et un membre fondateur du duo Piano Pinnacle.
Qualifié d’artiste au « talent de géant » (Penticton Herald), dont « la maîtrise technique est l’égale de ses connaissances musicales et culturelles » (Hudson-Housatonic Arts), Dr Habibi a reçu des commandes de l’Orchestre symphonique de Boston, de l’Orchestre de Philadelphie, de l’Orchestre symphonique de Toronto, de l’Orchestre de St. Luke’s et de la Gabriela Lena Frank Creative Academy of Music, et sa musique a notamment été présentée à Carnegie Hall, au Tanglewood Music Festival et par la Compagnie d’opéra canadienne.
Il s’est mérité de nombreux prix de la Fondation SOCAN, le Prix international de composition à Esoterics’ POLYPHONOS (2012), le Prix du maire de Vancouver dans la catégorie « Artiste émergent dans le domaine de la musique » (2011), le Prix Brehm de musique chorale (2016), ainsi que de nombreuse bourses du Conseil des arts du Canada et des Conseils des arts de la Colombie-Britannique et de l’Ontario.
Pour plus de renseignements : imanhabibi.com.
2022 : Aharon Harlap, lauréat du Prix Azrieli pour la musique juive
Aharon Harlap
Lauréat – Prix Azrieli pour la musique juive 2022
Un des plus importants compositeurs et chefs d’orchestre israéliens, Aharon Harlap est né au Canada, où il a débuté sa carrière comme pianiste. Ayant complété ses études en musique et en mathématiques à l’Université du Manitoba en 1963, Harlap a émigré l’année suivante en Israël. Il a poursuivi ses études en composition et en direction d’orchestre à l’Académie de musique de Tel Aviv, au Royal College of Music de Londres, ainsi qu’à l’Académie de musique de Vienne, sous la tutelle du maestro Hans Swarovsky.
Ses compositions orchestrales ont été jouées par tous les principaux orchestres israéliens, dont l’Orchestre philharmonique d’Israël, l’Orchestre de chambre d’Israël, la Beer Sheva Sinfonette, les Solistes de Tel Aviv, l’Orchestre symphonique de Jérusalem, l’Israel Camerata-Jerusalem, l’Orchestre symphonique de Haïfa et l’Orchestre symphonique de Rishon LeZion. Par ailleurs, ses œuvres de musique de chambre et orchestrale ont été jouées à travers le monde, y compris au Canada, aux États-Unis, en Europe et, plus récemment, à Saint-Pétersbourg (Russie) et à Bangkok (Thaïlande).
Harlap est récipiendaire de nombreux prix, notamment le prestigieux prix ACUM (Authors and Composers in Israel) pour l’ensemble de son œuvre en 2008, en vertu de ses contributions à la musique israélienne à titre de compositeur, de chef d’orchestre et de pédagogue. Il a également reçu le Prix en composition du premier ministre en 1999 et à nouveau en 2014. Harlap s’est mérité en 2020 un prix pour l’ensemble de son œuvre dans le domaine de la musique juive.
Harlap a représenté Israël en tant que juge de musique chorale aux World Choir Games (Interkultur) tenus en Corée du Sud, ainsi qu’aux États-Unis, en Autriche, en Allemagne, en Chine, et plus récemment à Sotchi (Russie) et en Afrique du Sud.
En mai 2016, Memoirs, la nouvelle œuvre orchestrale de Harlap, a reçu une performance par l’Orchestre symphonique Dohnanyi-Budafok de Budapest, sous la direction du chef invité Roberto Paternostro.
En juillet 2017, son concerto pour clarinette a été joué à Bangkok par l’Orchestre philharmonique de Thaïlande sous la direction de son chef d’orchestre, Alfonso Scarano; à cette occasion, le soliste était Calogero Palermo, premier clarinettiste de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam (Pays-Bas).
De 1976 à 2018, Harlap était professeur agrégé en direction de chœur et d’orchestre à l’Académie de musique de Jérusalem. Depuis 1997, il occupe le poste de directeur musical du Chœur de chambre Kefar Sava, en Israël.
Pour plus de renseignements : aharonharlap.com.
2022 : Rita Ueda, lauréate de la Commande Azrieli de musique canadienne
Rita Ueda
Lauréate – Commande Azrieli de musique canadienne 2022
Rita Ueda est une compositrice canadienne dont les œuvres pour orchestre, pour chœur et les opéras reflètent les interactions toujours changeantes que l’on observe entre les cultures en mutation. Parmi ses récentes premières, mentionnons des collaborations avec l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne, l’Orchestre symphonique MAV de Budapest, l’Orchestre de chambre de Vienne, le Prague Modern, le Turning Point Ensemble (Vancouver), le Little Giant Chinese Chamber Orchestra (Taipei), et les SYC Ensemble Singers (Singapore). Ses compositions ont été présentées dans le cadre du Festival Uitmarkt d’Amsterdam, du West Coast New Music Festival (Fukuoka), du Festival Prague Conempuls et du Vancouver Inter-Cultural Orchestra Global Soundscapes Festival.
Louée pour ses œuvres dont la « poésie marie souvent la délicatesse à l’introspection » (Guido Barbieri, Warner Classics), Rita Ueda a remporté de nombreux prix internationaux, y compris le Concours international pour compositeurs ‘Arboretum’ Krzysztof Penderecki (2014), le Concours de composition chorale Estoterics ‘Polyphonos’ (2011) ainsi que le le Concours Boston Choral Ensemble (2013). Elle est également récipiendaire de nombreuses bourses du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de la Colombie-Britannique et de la Fondation SOCAN.
Rita Ueda détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Simon Fraser et une maîtrise en beaux-arts du California Institute of the Arts, où elle a étudié aux côtés de Rudolf Komorous, Rodney Sharmon, Wadada Leo Smith et David Rosenboom. Elle complète actuellement son doctorat en composition à l’Université Durham (Royaume-Uni) sous la direction de Richard Rijnvos et de James Weeks.
Son plus récent enregistrement, I Solisti Della Scalla – Octets a paru sous étiquette Warner Classics.
2020: Keiko Devaux, lauréate de la Commande Azrieli de musique canadienne
Keiko Devaux
Lauréate – Commande Azrieli de musique canadienne 2020
Née en 1982, Keiko Devaux est une compositrice aujourd’hui établie à Montréal. Ses œuvres ont été jouées au Canada, en France, en Allemagne et en Italie par divers ensembles, dont Le Nouvel Ensemble Moderne, musica assoluta, l’Ensemble Arkea, le Quartetto Prometeo et l’Ensemble Wapiti. Elle compose fréquemment pour différentes formations, en plus de collaborer avec des chorégraphes et des cinéastes.
Son approche témoigne d’une fascination pour les sonorités et la méthodologie électroacoustiques, qui se reflète par la manipulation et la distorsion de sons acoustiques au moyen d’outils numériques, qu’elle transcrit ou retraduit ensuite sous forme de notation musicale dans le domaine acoustique. Ses intérêts englobent les expériences émotionnelles et affectives, les phénomènes d’auto-organisation dans la nature et chez les êtres vivants, ainsi que l’estompement des distinctions entre différents genres au moyen de la stratification et de la juxtaposition d’éléments mélodiques et harmoniques provenant de sources sonores nettement contrastantes. La distorsion des caractéristiques temporelles, de timbre et de fréquence lui permet de brouiller la démarcation entre des sonorités tonales traditionnelles et des gestes inspirés par le bruitage électroacoustique.
Mme Devaux a remporté de nombreux prix et récompenses, y compris le Prix Jan V. Matejcek en Nouvelle musique classique (2019), le Rotary Club Siena Award (2018), le Prix de composition OUM (2016 et 2018), ainsi que les Prix du jury et du public lors du concours Accès Arkea (2017). Sa composition Ebb, créée par le Nouvel Ensemble Moderne, était en lice dans la catégorie des Nouvelles œuvres à l’occasion des Prix Opus 2017-2018; la même année, sa composition Ombra était finaliste au Prix du CALQ – Œuvres la relève à Montréal. En 2019, elle fut la première lauréate de la Commande Azrieli de musique canadienne.
De 2016 à 2018, Mme Devaux était compositrice en résidence au Nouvel Ensemble Moderne. De 2020 à 2022, elle sera en résidence au sein de l’Orchestre du Centre national des arts (Ottawa) dans le cadre d’une résidence pour compositeurs Carrefour. Elle est compositrice agréée au Centre de musique canadienne, présidente du conseil d’administration de Codes d’accès, après avoir œuvré comme organisatrice du Labo de musique contemporaine de Montréal.
Originaire de la Colombie-Britannique, Mme Devaux a entrepris sa carrière musicale par des études en piano, en plus de composer, d’effectuer des tournées et d’enregistrer plusieurs albums au sein de groupes rock indépendants. Elle détient un baccalauréat de musique (écriture) et une maîtrise de musique (composition instrumentale) de l’Université de Montréal. Elle a également étudié auprès du maestro Salvatore Sciarrino à l’Accademia Musicale Chigiana de Sienne, en Italie (2017-2019). Elle complète actuellement son doctorat en composition musicale et création sonore à l’Université de Montréal sous la direction d’Ana Sokolović et de Pierre Michaud.
Notes de programme
Arras
Née en Colombie-Britannique, d’une mère canado-japonaise et d’un père français, Keiko Devaux vit actuellement à Montréal, où elle complète son doctorat à l’Université de Montréal sous la supervision d’Ana Sokolović et de Pierre Michaud. Entre 2017 et 2019, elle a également étudié auprès du compositeur Salvatore Sciarrino à l’Accademia Musicale Chigiana de Sienne, en Italie. De 2016 à 2018, Devaux était compositrice en résidence au Nouvel Ensemble Moderne de Montréal, et de 2020 à 2022, elle sera artiste en résidence à l’Orchestre du Centre national des arts, à Ottawa, dans le cadre du programme de Résidences pour compositeurs Carrefour. Parmi ses nombreux prix et récompenses, mentionnons le Prix Jan V. Matejcek en Nouvelle musique classique (2019) et le Prix de composition OUM qu’elle a remporté à deux reprises (2016 et 2018.) Cette année, elle a remporté l’édition inaugurale de la Commande Azrieli de musique canadienne. En rendant sa décision, le jury canadien des Prix Azrieli de musique a trouvé l’ensemble de son œuvre « authentique, intéressant et unique. Ses compositions sont mystérieuses, captivantes et magnifiques. Sa proposition [pour Arras] constitue une investigation habile et originale de ce que cela veut dire d’être Canadien, et témoigne d’une approche à la fois honnête et, d’une certaine manière, percutante. »
Dans Arras (un terme désignant une tapisserie richement tissée), Devaux distille divers éléments qui représentent les environnements sonores et musicaux des deux côtés de sa famille, réalisés à travers ses approches personnelles de la composition. Il en résulte ce qu’elle décrit comme « un kaléidoscope d’influences englobant plusieurs générations, cultures et genres musicaux, dans le cadre de mes histoires sonores et celles de mes familles. » Elle puise son inspiration d’une foule de matériaux représentant les professions exercées de chaque côté de son arbre généalogique (le son du vent à travers les champs symbolisant l’agriculture, et celui d’un métier à tisser mécanique évoquant le tissage), les environnements naturels où a vécu sa famille (y compris des modes de comportement animal comme ceux des étourneaux et des lucioles), ainsi que les traditions musicales tant religieuses (le plain-chant et les chants bouddhistes) que vernaculaires (chanson française et musique populaire américano-japonaise) par le biais desquelles les membres de sa famille exprimaient leur identité.
Pour créer Arras, Devaux a tissé une riche tapisserie sonore composée de deux types de dialogue. Le premier est « un dialogue entre les différents fils de mon héritage culturel. » Ici, la compositrice déconstruit et distille des éléments de ces fils pour y trouver des filiations insoupçonnées, entrelaçant des fragments mélodiques et des identités harmoniques partagées. Le second type de dialogue a lieu entre « les influences et la nostalgie de mon passé et la voix qui est la mienne aujourd’hui. C’est à ce niveau que la recomposition a réellement lieu, alors que je reconstitue ces fragments à ma façon. Ma démarche se caractérise principalement par mes interactions avec les matériaux écrits au moyen de diverses formes de distorsion – étirer, condenser, stratifier, boucler, couper, transposer et interpoler les matériaux – sans pour autant perdre le lien émotionnel qui m’y rattache. »
2020: Yotam Haber, lauréat de la Commande Azrieli de musique juive
Yotam Haber
Lauréat – Commande Azrieli de musique juive 2020
Le critique du New Yorker, Alex Ross, a qualifié sa musique de « profondément envoûtante »; le Los Angeles Times l’a classé parmi les cinq « musiciens classiques à suivre en 2014 »; dans le cadre du Project 440 de l’Orchestre de chambre Orpheus, il compte parmi les « 30 compositeurs de moins de 40 ans » les plus importants. Yotam Haber est né aux Pays-Bas et a grandi en Israël, au Nigéria et à Milwaukee. Lauréat aux Prix Azrieli de musique 2020, il est également récipiendaire d’une commande Koussevitzky de la Bibliothèque du Congrès américain en 2017, ainsi que d’une commande de la Fromm Music Foundation en 2013, un prix NYFA la même année, le Prix de Rome en 2007 et une bourse de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation en 2005. Il a remporté des bourses de Civitella Ranieri, MAP Fund, New Music USA, New York Foundation for the Arts, Jerome Foundation, Bellagio Rockefeller Foundation, Yaddo, Bogliasco, MacDowell Colony, Hermitage, ASCAP, Copland House, Aspen Music Festival et Tanglewood.
En 2015, le premier album monographique de musique de chambre de Haber, Torus, a été salué par la station WQXR de New York comme étant « l’image d’une âme en mouvement, allant de la vie terrestre à l’au-delà, d’Israël à la Nouvelle-Orléans, [l’œuvre] d’un compositeur à la recherche d’un son et trouvant quelque chose de puissant en cours de route. »
Ses récentes commandes comprennent des œuvres pour l’Argento New Music Project, Le Nouvel Ensemble Moderne, le Quatuor Kronos et Carnegie Hall, ainsi que l’architecte lauréat du Prix Pritzker, Peter Zumthor; un oratorio durant une soirée entière composé pour l’Orchestre symphonique de l’Alabama, CalARTS@REDCAT/Disney Hall (Los Angeles); l’ensemble Contemporaneous de New York, Gabriel Kahane et Alarm Will Sound; l’édition 2015 de la série CONTACT! de la Philharmonie de New York; la Biennale de Venise; le Bang on a Can Summer Festival; le Neuvocalsolisten Stuttgart et l’Ensemble L’arsenale; le Quatuor FLUX, le Quatuor JACK, Cantori New York, l’Ensemble Meitar de Tel Aviv, et le quatuor berlinois New Generation.
Parmi ses projets récents et à venir, citons New Water Music, une œuvre interactive créée en 2017 pour la Philharmonie de la Louisiane, accompagnée de centaines de musiciens de la communauté, qui jouaient la pièce à bord de bateaux et de barges sur les voies d’eau de la Nouvelle-Orléans; de même que son premier opéra, The Lime Works, une œuvre composée avec le librettiste Royce Vavrek et basée sur le roman de Thomas Bernhard.
Haber est professeur agrégé de composition au UMKC Conservatory et directeur artistique émérite de MATA, l’organisation sans but lucratif créée par Philip Glass qui, depuis 1996, commande et présente les nouvelles œuvres de jeunes compositeurs des quatre coins du monde. Sa musique est éditée par RAI Trade.
Notes de programme
Estro Poetico-armonico III
Pour mezzo-soprano solo et orchestre de chambre
I. The Meal (Eliahu) | Tzur Mishelo Achalnu
II. Wanted to Elaborate… (Shabtai) | Ahot Ktanah
III. Night Prayer (Eliahu) | Havdallah
IV. Abraham Becomes Human (Bernstein) | Chad Gadya
V. Song of the Righteous (Bar-Kohav) | Kol Biru’ei
Yotam Haber est né aux Pays-Bas et a grandi en Israël, au Nigéria et à Milwaukee. Il a étudié à l’Université de l’Indiana et l’Université Cornell, où il a notamment eu comme professeurs Eugene O’Brian, Claude Baker, Steven Stucky et Roberto Sierra. Très éclectique, son catalogue d’œuvres comprend I AM pour chœur et quatuor à cordes, Death in Venice pour trompette solo et Knife in the Water pour clarinette basse, percussions et sonorités électroniques. Ses projets à venir comptent deux œuvres pour ensemble de chambre, They Say You Are My Disaster et Bloodsnow. Haber est professeur agrégé de composition au Conservatory of Music and Dance de l’Université du Missouri à Kansas City.
De 2010 à 2014, Haber a occupé le poste de directeur artistique de MATA, l’organisation sans but lucratif vouée à la commande et la présentation de nouvelles œuvres de jeunes compositeurs des quatre coins du monde. Il détient maintenant le titre de directeur artistique émérite de l’organisation. Haber a remporté de nombreux prix, y compris une commande Koussevitzky en 2017, une commande de la Fromm Music Foundation en 2013, le Prix de Rome en 2007 ainsi qu’une bourse de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation en 2005. Cette année, Haber remportait la Commande Azrieli de musique juive. Le jury des PAM a décrit la musique de Haber comme étant « fascinante, belle, ingénieuse et émouvante. La manière dont il transpose sa vision artistique et ses aptitudes à ses compositions démontre qu’il a l’étoffe des grands compositeurs. »
L’œuvre que Haber a composée pour la Fondation Azrieli, un cycle de mélodies pour mezzo et orchestre de chambre intitulé Estro Poetico-armonico III, est la troisième d’une série entreprise en 2012. Pour la première de ces œuvres, il a eu recours à la mise en musique de 50 psaumes que l’on doit au compositeur baroque Benedetto Marcello, lequel a transcrit et arrangé ce qu’il avait entendu dans les synagogues de Venise. Puis, Haber a « passé [l’œuvre] dans un filtre additionnel, un dernier “jeu du téléphone brisé” », décrivant ainsi le processus : « Visualisez un tableau à l’huile que l’on aurait laissé sous la pluie avant qu’il ait eu la chance de sécher, et les couleurs se mélangeant. J’ai transformé cette image en son équivalent musical. » Cette œuvre, la première de la série, a été créée lors du festival MATA de Brooklyn (New York) en 2012. Trois ans plus tard, Estro Poetico-armonico II pour voix et cinq instruments a été présentée au festival Contact! de la Philharmonie de New York ainsi qu’à la Biennale de Venise. Les mélomanes auront noté le parallèle avec le titre de l’Estro armonico de Vivaldi, une superbe série de douze concertos dont le titre pourrait se traduire par « caprice harmonique » ou « fantaisie musicale ». Il vaut d’être souligné que dans le même esprit, Haber a également emprunté le concept sous-jacent au chef d’œuvre d’un autre célèbre compositeur baroque, la Water Music de Händel, pour créer une œuvre interactive en 2017 commandée par la Philharmonie de la Louisiane, et destinée à être jouée à bord de bateaux et de barges le long des cours d’eau de la Nouvelle-Orléans.
Dans Estro Poetico-armonico III, Haber continue d’explorer la musique de la communauté juive de Rome, qu’il a découverte grâce aux enregistrements d’archive de l’ethnomusicologue Leo Levi. Il emploie ces enregistrements de cantillation traditionnelles et de textes liturgiques conjointement à – ou en opposition à – des textes de quatre poètes israéliens modernes (Ory Bernstein, Eli Eliahu, Israel Bar Kohav et Aharon Shabtai) qui se penchent sur la vie contemporaine en Israël tout en appréhendant l’histoire du pays. À l’instar des deux compositions précédentes de la série Estro Poetico-armonico, cette nouvelle œuvre de Haber poursuit le « jeu du téléphone » de Marcello, où l’on n’est jamais sûr de ce qu’on entend, de ce dont on se souvient et de ce qui nous est communiqué. En tant que compositeur de souche israélienne, Haber réfléchit depuis longtemps aux manières de considérer son passé tout en se tournant vers l’avenir. Poursuivant son travail en temps de pandémie, il a puisé jusqu’aux tréfonds de lui-même, plus qu’il ne l’avait jamais fait.
Quelques notes au sujet des enregistrements de Leo Levi que Haber a choisis pour chaque mouvement* :
I. Tzur mishelo achalnu (« Pierre de la subsistance »), chanté par Angelina Rocca Meghnagi, Rome, 1956, une des rares femmes à figurer dans les enregistrements de Levi. Cette mélodie reflète sans doute un style populaire au XVIIIe siècle.
II. Ahot Ktanah, chanté par Dario Israel, Trieste, 1956. Un poème d’Avraham ben Yitzhak Hazan Gerondi (XIIIe siècle) devant être récité le soir de Rosh Hashana selon la tradition sépharade de Trieste. Le texte, basé sur le Cantique des Cantiques, parle d’Israël comme d’une « petite sœur » (Ahot Ktanah), et appelle à la libération du peuple juif du joug de ses souffrances passées.
III. Havdallah, chanté par Cesare Tagliacozzo, Rome, 1954. Des bénédictions et des versets d’espérance messianique que l’on récite pour marquer la fin du sabbat et le début de la nouvelle semaine, selon la tradition romaine.
IV. Chad Gadya, chanté par Fernando Procaccia, Gênes, 1954. De nombreux chants judéo-italiens sont caractérisés par des régionalismes, notamment le recours aux dialectes et à la prononciation de mots italiens et hébreux reflétant les accents locaux. Dans cette version florentine de la célèbre chanson à récapitulation sur le thème du printemps, Chad Gadya (« une jeune chèvre »), chaque couplet de la narration d’origine en araméen est suivi d’une traduction où l’hébreu se mélange à l’italien.
V. Kol Biru’ei, chanté par Paolo Nissim, Trieste, 1956. Un poème acrostiche décrivant « toutes les créatures » tout en chantant les louanges de l’unité divine. Ce poème est récité quotidiennement lors des prières du matin dans la tradition italienne. Cette mélodie est uniquement chantée à l’occasion de Rosh Hashana selon la tradition de la région de Padoue.
*Texte adapté des notes de Francesco Spagnolo.
Tous les enregistrements sont employés avec la permission du Dr Edwin Seroussi et du Jewish Music Research Centre de l’Université hébraïque de Jérusalem.
2020: Yitzhak Yedid, lauréat du Prix Azrieli pour la musique juive
Yitzhak Yedid
Lauréat – Prix Azrieli pour la musique juive 2020
Yitzhak Yedid est un compositeur et pianiste improvisateur ayant à son actif plus de 50 œuvres de musique orchestrale, de chambre, solo et vocale. Détenteur d’une bourse de création Sidney Myer en 2017, il s’est aussi valu le Prix du premier ministre israélien décerné aux compositeurs en 2007 et le Prix Landau des arts de la scène en 2009. Yedid a occupé le poste de compositeur en résidence au Centre Judith Wright de Brisbane, en 2010, et à la Western Australian Academy of Performing Arts, en 2008. Ses œuvres lui ont valu de nombreux prix internationaux, dont le plus récent était le Prix Azrieli pour la musique juive en 2020.
Né en Israël, Yedid vit en Australie depuis 2007. Il a étudié le piano à l’Académie de musique et de danse de Jérusalem poursuivant ses études au New England Conservatory, et obtenant son doctorat en composition de l’Université Monash. En tant que compositeur, il s’intéresse particulièrement à l’intégration d’éléments musicaux non européens, y compris l’improvisation, dans le cadre de la musique occidentale. Ses compositions explorent notamment les liens entre la musique classique arabe, la musique juive d’influence arabe et la musique savante contemporaine de l’Occident.
Inspirées par la littérature, la philosophie, les beaux-arts et les paysages, les compositions de Yedid racontent des histoires au moyen d’images, de textures et de couleurs. Sa musique intègre une vaste gamme de styles anciens et contemporains, lui conférant une voix unique qui reflète ses racines juives, syriennes et irakiennes. Sa musique témoigne d’un style « éclectique, multiculturel et hautement personnel, qui fusionne les cantillations des traditions juives de Syrie et d’Irak, le dialogue Occident-Orient de la musique israélienne, les techniques de l’avant-garde européenne et américaine, le free jazz et certaines influences australiennes, tout en se nourrissant de ses expériences de pianiste de concert et d’improvisateur. Il en résulte un style moderne et expérimental, tout en restant profondément expressif et séduisant. » Bien que sa musique reflète une approche multiethnique, multiculturelle et donc transnationale, ses composantes sont parfaitement intégrées et caractérisées par une unicité créative.
Yitzhak Yedid a joué au Carnegie Hall de New York et au Jordan Hall de Boston, de même qu’avec de nombreux ensembles dans des festivals et des salles à travers l’Europe, le Canada, les États-Unis, l’Asie et l’Afrique. Pas moins de 13 albums de ses compositions ont paru sous étiquettes Challenge Records International, Sony, Naxos, -btl-, Muse, MCI et Kaleidos, et de nombreuses critiques de ses œuvres ont été publiées à travers le monde.
En plus de sa carrière de compositeur et d’interprète, Dr Yedid est professeur et fait du mentorat auprès des étudiants en musique depuis 2008. Il enseigne actuellement la composition et le piano au Queensland Conservatorium de l’Université Griffith, à Brisbane.
Notes de programme
Kadosh Kadosh and Cursed
Originaire d’Israël et aujourd’hui basé en Australie, le pianiste et compositeur Yitzhak Yedid est le lauréat du Prix Azrieli pour la musique juive 2020, décerné au « compositeur qui a créé la meilleure nouvelle œuvre de musique juive ». Le jury a unanimement porté son choix sur la candidature de Yedid, décrivant sa musique comme étant « brillante, créative, dramatique, d’un humour espiègle et indubitablement juive ». Yedid a également remporté les deux principaux prix israéliens décernés aux compositeurs et interprètes classiques, soit le Prix du premier ministre décerné aux compositeurs (2007) et le Prix Landau des arts de la scène (2009).
Ayant plus de 50 œuvres à son actif, Yedid fusionne la musique traditionnelle reflétant ses origines juives, syriennes et irakiennes à la musique savante occidentale. Ses compositions témoignent d’un style éclectique, multiculturel et hautement personnel, mariant le jazz et les chants sacrés de la tradition juive à des techniques empruntées à la musique classique européenne et à l’avant-garde. Ses talents de pianiste improvisateur apportent une dimension nouvelle à sa démarche de création. « La musique de Yedid n’est pas pour les « âmes sensibles », écrit le critique Barry Davis dans The Jerusalem Post. « L’intensité de son écriture est palpable. »
Yedid entreprend sa formation musicale à l’Académie de musique et de danse de Jérusalem, puis au New England Conservatory, à Boston, et à l’Université Monash de Melbourne, où il obtient son doctorat en 2013. Il est présentement professeur de composition et de piano au Queensland Conservatorium de l’Université Griffith de Brisbane.
Yedid explique que « Kadosh Kadosh and Cursed est inspiré par le mont du Temple, à Jérusalem, un lieu saint mais conflictuel, que les Musulmans aussi bien que les Juifs tiennent pour sacré. Mon œuvre se veut une forme de documentaire sur un lieu béni (Kadosh Kadosh) qui est également un lieu de malédictions et de violences intrareligieuses. Kadosh Kadosh and Cursed est donc un hommage conflictuel à ma ville natale, Jérusalem. L’œuvre, en deux parties, est composée de 24 tableaux musicaux qui font le pont entre les diverses approches de la composition issues de deux traditions musicales distantes et opposées : la musique savante arabe et les piyyutim de la tradition mizrahi (chants liturgiques et paraliturgiques ornementés de la tradition juive, influencés par la musique arabe), d’une part, et les traditions européennes, la musique d’avant-garde et l’improvisation, d’autre part. »
« Kadosh Kadosh and Cursed commence par un tumulte, suivi d’un passage rythmique asymétrique au calme troublant, qui prend graduellement de l’ampleur pour atteindre un paroxysme. Ce point culminant reflète les principales qualités de l’œuvre prise dans son ensemble : énergique, passionnée et inexorable. Les pauses parsemées au gré de la partition sont chargées de tension, entraînant un mouvement continu vers l’avant par le biais de transition cohérentes entre des sections harmoniques et hétérophoniques à plusieurs voix. La section intitulée « à la manière de la musique arabe » est intégrée à une transition chromatique. La texture passe naturellement de “l’Orient” à “l’Occident”, à l’image des sons que l’on peut entendre à Jérusalem, ce “lieu explosif et chargé de sens” dont l’œuvre est inspirée. » De cette manière, Kdosh Kadosh and Cursed crée « un point de convergence entre l’ancien et le nouveau, entre les événements historiques et actuels, en termes musicaux, philosophiques et humains. »
2018: Kelly-Marie Murphy, lauréate de la Commande Azrieli de musique juive
Kelly-Marie Murphy
Lauréate – Commande Azrieli de musique juive 2018
Née dans une base de l’OTAN en Sardaigne et élevée dans diverses bases militaires des Forces armées canadiennes au Canada, Kelly-Marie Murphy a entrepris ses études en composition à l’Université de Calgary, avant d’obtenir son doctorat à l’Université de Leeds, en Angleterre. Elle enseigne aujourd’hui la composition et l’orchestration à l’Université d’Ottawa.
En 1992, Murphy a remporté le premier des 25 prix et récompenses du concours
inaugural de composition New Works Calgary. Près de 25 ans plus tard, son travail a été primé en Angleterre, en France, au Canada et aux États-Unis. Elle est notamment lauréate du Prix Azrieli de musique juive 2018, le concours de musique le plus important du genre au Canada, d’une valeur de 50 000 $. Sharon Azrieli, à l’origine de ces prix, a déclaré en parlant de la compositrice qu’elle était « une partenaire essentielle à la Fondation, puisque ses activités visent à assurer la pérennité de la musique juive ».
Le répertoire de Kelly-Marie Murphy est large. Il comporte des oeuvres concertantes pour harpe et orchestra (And Then at Night I Paint the Stars, 2002), ainsi que pour violoncelle et orchestre (This is the Colour of My Dreams, 1997). L’oeuvre de ce soir combine ces deux instruments solistes dans un double concerto pour harpe et violoncelle intitulé En el escuro es todo uno (Dans le noir tout est un). Il est probable que ce concerto d’une vingtaine de minutes, que vous entendrez en première mondiale, soit le seul du genre dans le repertoire de la compositrice.
Le titre de l’oeuvre est inspiré d’un proverbe sépharade qui selon Murphy « nous incite à comprendre que nous sommes tous égaux une fois retires des carcans socio-économiques, nos similitudes étant plus nombreuses que nos différences. Chacun des quatre mouvements s’inspire de melodies sépharades, plus particulièrement de mélodies en ladino, ce dialecte des Juifs de la péninsule ibérique. J’ai choisi des
mélodies traitant de la vie des femmes et de l’importance de la maternité, ce dernier concept pouvant être aussi littéral que la relation mère-enfant, ou figuré comme le serait Israël, mère de notre foi. »
Le premier mouvement reprend une lamenta bulgare, « généralement lente et lyrique, mais souvent interrompue par une ligne rythmique inégale et sonore. Nous remarquons ces interruptions, mais sans perdre le fil de la progression, illustrant ainsi notre capacité à dépasser la brutalité et la tristesse qui marquent nos vies et notre histoire. » Les premiers mots sont « Mère, mère, la pluie coule des cieux, et les larmes de mes yeux. »
Si veriash a la rana est une mélodie enfantine en ladino couramment chantée en Turquie et dans les Balkans. « Cette mélodie didactique est rapide, rythmique et amusante. Elle enseigne aux filles comment s’amuser tout en accomplissant leurs tâches domestiques dans la cuisine, qu’elles partagent avec leurs soeurs. Une introduction soliste fondée sur des modes liturgiques cede le pas à une musique dansante évoquant la mélodie populaire. »
Le troisième mouvement, intitulé Yigdal No. 2, est une cadenza pour les deux instruments solistes, accompagnés au vibraphone. La musique est modale, mais comporte des rappels de l’Yigdal, prière liturgique ou hymne exprimant la foi d’Israël dans son Dieu, tel qu’elle est chantée à Constantinople.
Le dernier mouvement s’inspire de deux mélodies : Noches, noches, buenas noches, une romance provenant probablement de Sarajevo et Ven Chicka Nazlia (« Viens, petite aguichante »), une chanson de séduction amusante d’origine turque. Ce mouvement, enchaîné à la cadenza précédente, débute par un canon lent et atmosphérique sur le thème de Noches, noches. Le reste du movement s’inspire, pour sa part, de la mélodie souriante et animée de Ven Chicka Nazlia.
Notes de programme
En el escuro es todo uno (In the Darkness All Is One)
Née dans une base de l’OTAN en Sardaigne et élevée dans diverses bases des Forces armées canadiennes au Canada, Kelly-Marie Murphy a entrepris ses études en composition à l’Université de Calgary, avant d’obtenir son doctorat de l’Université de Leeds, en Angleterre. Désormais établie à Ottawa, elle enseigne la composition et l’orchestration à l’Université d’Ottawa.
En 1992, elle a remporté le premier de quelque 25 prix et récompenses en gagnant l’édition inaugurale du concours de composition New Works Calgary. Quelque 25 ans plus tard, primée en Angleterre, en France, au Canada et aux États-Unis, elle a notamment remporté l’édition 2018 du Prix Azrieli de musique juive, le plus important du genre au Canada et d’une valeur de 50 000 $. Sharon Azrieli, à l’origine de ces prix, a déclaré en parlant de la compositrice qu’elle était « la partenaire essentielle de la Fondation dans ses prochaines activités visant à assurer la pérennité de la musique juive. »
Le catalogue de Kelly-Marie Murphy ratisse large, comportant notamment des œuvres concertantes pour harpe et orchestre (And Then at Night I Paint the Stars, 2002), ainsi que pour violoncelle et orchestre (This is the Colour of My Dreams, 1997). L’œuvre de ce soir combine ces deux instruments solistes dans un double concerto pour harpe et violoncelle intitulé En el escuro es todo uno (Dans le noir, tout est un). Il est probable que ce concerto d’une vingtaine de minutes, que vous entendrez en première mondiale, soit le seul du genre dans le répertoire.
Le titre de l’œuvre est tiré d’un proverbe sépharade dont Murphy croit qu’il « nous incite à comprendre que nous sommes tous égaux une fois retirés les carcans socio-économiques, nos similitudes étant plus nombreuses que nos différences. Chacun des quatre mouvements s’inspire de mélodies sépharades, plus particulièrement de mélodies en ladino, ce dialecte des Juifs de la péninsule ibérique. J’ai choisi des mélodies traitant de la vie des femmes et de l’importance de la maternité, ce dernier concept pouvant être aussi littéral que la relation mère-enfant, ou figuré comme le serait Israël, mère de notre foi. »
Le premier mouvement reprend une lamenta bulgare, « généralement lente et lyrique, mais souvent interrompue par une ligne rythmique inégale et sonore. Nous remarquons ces interruptions, mais sans perdre le fil de la progression, illustrant ainsi notre capacité à dépasser la brutalité et la tristesse qui marquent nos vies et notre histoire. » Les premiers mots en sont « Mère, mère, la pluie coule des cieux, et les larmes de mes yeux. »
Si veriash a la rana est une mélodie enfantine en ladino couramment chantée en Turquie et dans les Balkans. « Cette mélodie didactique est rapide, rythmique et amusante, et enseigne aux filles comment s’amuser tout en accomplissant leurs tâches domestiques dans la cuisine, qu’elles partagent avec leurs sœurs. Une introduction soliste fondée sur des modes liturgiques cède le pas à une musique dansante évoquant la mélodie populaire. »
Le troisième mouvement, intitulé Yigdal No. 2, est une cadenza pour les deux instruments solistes, accompagnés au vibraphone. La musique est modale, mais comporte des rappels de l’Yigdal, prière liturgique ou hymne exprimant la foi d’Israël dans son Dieu, telle qu’elle est chantée à Constantinople.
Le dernier mouvement s’inspire de deux mélodies : Noches, noches, buenas noches, une romance provenant probablement de Sarajevo, et Ven Chicka Nazlia (« Viens, petite aguichante »), une chanson de séduction amusante d’origine presque certainement turque. Ce mouvement, enchaîné à la cadenza précédente, débute par un canon lent et atmosphérique sur le thème de Noches, noches. Le reste du mouvement s’inspire pour sa part de la mélodie souriante et animée de Ven Chicka Nazlia.
2018 : Avner Dorman, lauréat du Prix Azrieli pour la musique juive
Avner Dorman
Lauréat – Prix Azrieli pour la musique juive 2018
Le compositeur israélien Avner Dorman est titulaire d’une maîtrise en musique de l’Université de Tel-Aviv et d’un doctorat en composition de la Juilliard School, où il a étudié sous la ferule de John Corigliano. Depuis plusieurs années, il habite aux États-Unis et enseigne au Sunderman Conservatory of Music à Gettysburg, en Pennsylvanie. Plus récemment, il a été directeur musical du CityMusic Cleveland Chamber Orchestra (2013-2019). En 2001, à l’âge de 25 ans, Dorman est devenu le plus jeune compositeur lauréat du Prix du premier ministre d’Israël pour sa partition Ellef Symphony. Il a par la suite remporté les honneurs de l’ASCAP, de l’ACUM et de la Ligue des compositeurs asiatiques.
La musique de Dorman est inscrite au programme des plus grands orchestres et solistes du monde, dont l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre symphonique de San Francisco et les Orchestres philharmoniques de New York, de Los Angeles, de Munich, de Taïwan et d’Israël. Son répertoire des plus diversifies comprend près d’une centaine d’oeuvres de n’importe quels genres ou formations et comporte notamment sa cinquième sonate pour piano, une commande de l’Arthur Rubinstein
International Music Society en 2016. Son tout premier opéra, Wahnfried, a été créé en 2017 à Karlsruhe, avant d’être inscrit comme oeuvre finaliste à l’édition 2018 des International Opera Awards. L’oeuvre raconte les liens entre le scientifique anglais Houston Steward Chamberlain, la famille Wagner et le jeune Adolf Hitler. Les compositions orchestrales de Dorman portent des titres aussi intrigants que Variations Without a Theme, Astrolatry, Siklòn (la version créole du mot « cyclone ») et Lost Souls. Dorman a également écrit quantité de concertos et de pieces solistes pour mandoline, piccolo, saxophone, percussion, piano, violoncelle et violon, entre autres, dont une composition pour violon et groupe rock.
La troisième sonate pour violon de Dorman, Nigunim, a été créée à New York en 2011 par Gil et Orli Shaham, à qui elle était destinée. En 2014, le compositeur a transcrit pour orchestra la partie de piano, avant de la réviser en 2017 et d’en faire une version qui a remporté l’édition 2018 des Prix Azrieli de musique juive. La prestation de ce soir est la toute première de cette nouvelle version. « J’ai tenté de faire ressortir les éléments populaires et rythmiques grâce à l’orchestre, notamment en faisant jouer les instruments dans des tessitures inhabituelles et au moyen de techniques non orthodoxes. Je crois que mon plus grand défi aura été de préserver le rôle d’accompagnement de la partie originale pour piano, sans pour autant que l’orchestre n’enterre le violon, dans un équilibre qui rapproche la pièce de ce que serait un vrai concerto. »
Les nigunim (pluriel de nigun, que l’on écrit aussi niggun) sont une sorte de chants liturgiques juifs généralement improvisés et qui comportent souvent des sons répétés comme « bambam-bam » ou « doï-doï-doï ». Ils peuvent être mélancoliques et pieux, ou joyeux et dynamiques. Sur le site Web myjewishlearning.com, James
Loeffler nous apprend que les nigunim sont « souvent décrits comme étant des prières mystiques musicales, ou une forme d’expression spirituelle se passant de mots. Ces chants sont composés de plusieurs phrasés mélodiques généralement chantés sans paroles ni accompagnement. [Leur] interprétation repose sur un style vocal expressif et unique, recourant à des inflexions marquées, rappelant ce chant des cantors décrit par les termes yiddish krekhts (gémissement, soupir ou sanglot) et kneytsh (pincement). »
Dorman raconte : « Avant de composer Nigunim, j’avais décidé d’explorer une gamme de traditions musicales juives d’un peu partout sur la planète et de voir comment chacune se raccordait à des sources plus larges. À ma grande surprise, j’ai découvert des similitudes musicales entre les chants juifs d’Afrique du Nord, les chants de mariage juifs d’Asie centrale, la musique klezmer et les prières ashkénazes. Je n’ai employé aucune mélodie juive existante dans Nigunim, mais les principaux modes et les phrasés mélodiques de la composition empruntent à ces éléments communs. Par ailleurs, certaines parties de la composition s’inspirent de traditions musicales locales non juives : ainsi, le deuxième mouvement reprend les principes rythmiques et harmoniques des chansons populaires géorgiennes, alors que le quatrième movement évoque les danses macédoniennes. »
Notes de programme
Nigunim
Titulaire d’une maîtrise en musique de l’Université de Tel-Aviv et d’un doctorat en composition de la Juilliard, le compositeur israélien Avner Dorman a étudié sous la férule de John Corigliano. Il habite maintenant aux États-Unis et enseigne au Conservatoire de musique Sunderman à Gettysburg, en Pennsylvanie. Outre ses activités pédagogiques et de composition, Dorman est chef d’orchestre, et dirige notamment l’Orchestre de chambre CityMusic de Cleveland depuis 2013. En 2001, alors qu’il n’avait que 25 ans, Dorman a été le plus jeune compositeur lauréat du Prix du premier ministre d’Israël pour sa partition Ellef Symphony. Il a par la suite remporté les honneurs de l’ASCAP, de l’ACUM et de la Ligue des compositeurs asiatiques.
La musique de Dorman est inscrite au programme des plus grands orchestres et solistes de la planète, dont l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre symphonique de San Francisco et les orchestres philharmoniques de New York, de Los Angeles, de Munich, de Taïwan et d’Israël. Son catalogue des plus diversifiés de près d’une centaine d’œuvres pour à peu près n’importe quels genres ou formations comporte notamment sa cinquième sonate pour piano, une commande de l’Arthur Rubinstein International Music Society en 2016. Son tout premier opéra, Wahnfried, a été créé en 2017 à Karlsruhe, avant d’être inscrit comme œuvre finaliste à l’édition 2018 des International Opera Awards. L’œuvre raconte les liens entre le scientifique anglais Houston Steward Chamberlain, la famille Wagner et le jeune Adolf Hitler. Les compositions orchestrales de Dorman portent des titres aussi intrigants que Variations Without a Theme, Astrolatry, Siklòn (la version créole du mot « cyclone ») et Lost Souls. Dorman a également écrit quantité de concertos et de pièces solistes pour mandoline, piccolo, saxophone, percussion, piano, violoncelle et violon, entre autres, dont une composition pour violon et groupe rock.
La troisième sonate pour violon de Dorman, Nigunim, a été créée à New York en 2011 par Gil et Orli Shaham, à qui elle était destinée. En 2014, le compositeur a transcrit pour orchestre la partie de piano, avant de la réviser à fond en 2017 et d’en faire une version qui a remporté l’édition 2018 du Prix Azrieli de musique juive. La prestation de ce soir est la toute première de cette nouvelle version. « J’ai tenté de faire ressortir les éléments populaires et rythmiques grâce à l’orchestre, notamment en faisant jouer les instruments dans des tessitures inhabituelles et au moyen de techniques non orthodoxes. Je crois que mon plus grand défi aura été de préserver le rôle d’accompagnement de la partie originale pour piano sans pour autant que l’orchestre n’enterre le violon, dans un équilibre qui rapproche la pièce de ce que serait un vrai concerto. »
Les nigunim (pluriel de nigun, que l’on écrit aussi niggun) sont une sorte de chants liturgiques juifs généralement improvisés et qui comportent souvent des sons répétés comme « bam-bam-bam » ou « doï-doï-doï ». Ils peuvent être mélancoliques et pieux, ou joyeux et dynamiques. Sur le site Web myjewishlearning.com, James Loeffler nous apprend que les nigunim sont « souvent décrits comme étant des prières mystiques musicales, ou une forme d’expression spirituelle se passant de mots. Ces chants sont composés de plusieurs phrasés mélodiques généralement chantés sans paroles ni accompagnement. [Leur] interprétation repose sur un style vocal expressif et unique, recourant à des inflexions marquées rappelant ce chant des cantors décrit par les termes yiddish krekhts (gémissement, soupir ou sanglot) et kneytsh (pincement). »
Dorman raconte ce qui suit. « Avant de composer Nigunim, j’avais décidé d’explorer une gamme de traditions musicales juives d’un peu partout sur la planète et de voir comment chacune se raccordait à des sources plus larges. À ma grande surprise, j’ai découvert des similitudes musicales entre les chants juifs d’Afrique du Nord, les chants de mariage juifs d’Asie centrale, la musique klezmer et les prières ashkénazes. Je n’ai employé aucune mélodie juive existante dans Nigunim, mais les principaux modes et les phrasés mélodiques de la composition empruntent à ces éléments communs. Par ailleurs, certaines parties de la composition s’inspirent de traditions musicales locales non juives : ainsi, le deuxième mouvement reprend les principes rythmiques et harmoniques des chansons populaires géorgiennes, alors que le quatrième mouvement évoque les danses macédoniennes. »
2016 : Brian Current, lauréat de la Commande Azrieli de musique juive
Brian Current
Lauréat – Commande Azrieli de musique juive 2016
Récipiendaire d’une bourse Guggenheim, du Prix Barlow en musique d’orchestre et du Prix international Fedora pour opéras de chambre, Brian Current compose une musique toujours bien reçue, exécutée à travers le monde et, à ce jour, diffusée dans plus de 35 pays.
Ses œuvres ont en effet été jouées par tous les principaux orchestres symphoniques du Canada de même que par l’American Composers Orchestra (Carnegie Hall), l’Oakland Symphony, l’Indianapolis Symphony, l’Orchestre philharmonique national de Varsovie, l’Orchestre symphonique national de Taiwan, le Nouvel Ensemble Moderne (Montréal), les Monday Evening Concerts (Los Angeles), les San Francisco Contemporary Music Players, le Festival Vox du New York City Opera, par le St. Lawrence String Quartet, le Gryphon Trio, Soundstreams, Esprit Orchestra, Continuum, New Music Concerts, Voce Dell’Arte (Italie), l’Ensemble Deagu (Corée) et par le pianiste Winston Choi, parmi bien d’autres.
Enregistré sous étiquette Naxos, son opéra de chambre Airline Icarus, sur un texte d’Anton Piatigorsky, a remporté le Prix Juno de la Composition classique de l’année en 2015. L’œuvre a été présentée en Italie, à Fort Worth, New York et Vancouver et Toronto.
Originaire d’Ottawa, Brian Current a étudié la musique à l’Université McGill, à Montréal, puis, muni d’une bourse complète, à l’Université de Californie, à Berkeley, où il a obtenu son doctorat en composition et aussi étudié la direction d’orchestre auprès de David Milnes et de Michael Morgan. Depuis, il dirige fréquemment des organismes musicaux professionnels, notamment les ensembles Continuum et New Music Concerts de Toronto. Depuis 2006, il est directeur artistique et chef du New Music Ensemble du Royal Conservatory of Music de Toronto.
Comme chef d’orchestre, Brian Current a fait connaitre plus de cinquante nouvelles œuvres de compositeurs canadiens, et créé des œuvres de commande signées Scott Good, Andrew Staniland, Alice Ho, Robert Lemay, Linda Catlin Smith et Omar Daniel. Grâce au réseau qu’il s’est constitué sur la scène internationale, il a fait exécuter au Canada des œuvres qui n’y avaient jamais été jouées, dont celles d’Akira Nishimura, Enno Poppe, Fabien Levy et Stefan Niculescu.
Par ailleurs, Brian Current tient aussi à accroître le dialogue entre auditeurs et compositeurs. C’est dans ce but qu’il a créé, en 2008, l’œuvre d’envergure A Young Person’s Guide to New Music for Symphony Orchestra, dans laquelle un narrateur décrit des aspects de la musique du 21e siècle tandis que l’orchestre les illustre en temps réel.
Enfin, Brian Current a été en résidence dans les colonies d’artistes de Yaddo (Sarasota Springs, NY), MacDowell (Peterborough, NH), JUSFC (Kyoto, Japon) et à la Fondation Bogliasco (Italie).
Notes de programme
The Seven Heavenly Halls selon le compositeur Brian Current:
« J’ai commencé à m’intéresser au Zohar (Le livre de la splendeur) alors que j’étudiais des textes pour The River of Light, un oratorio à plusieurs mouvements de grande envergure pour choeur, orchestre et solistes. Le nom du cycle provient du Paradis, de Dante, où le Pèlerin entre au coeur lumineux du ciel et déclare : « Et je vis une lumière en forme de fleuve fulgurant de splendeur, entre deux rives peintes d’un merveilleux printemps ». Mon collaborateur régulier et librettiste Anton Piatigorsky m’a fait découvrir le Zohar, attribué au Rabbin Moïse de Leon (1250-1305), qu’il a décrit comme étant le livre le plus central de la Kabbale, et le plus mystérieux des textes juifs mystiques. En lisant le Zohar, j’ai immédiatement entendu une musique tumultueuse et démonstrative, remplie de couleurs orchestrales.
« Les références du Zohar aux Sept Palais célestes, une série d’étapes de l’extase où chaque vision adopte une couleur différente, sont encore plus inspirantes et débordantes de possibilités musicales. Après avoir traversé chacun des palais colorés, un voyageur mystique, comme le Pèlerin de Dante, entrera dans un septième état sans couleur : « ni blanche, ni noire, ni rouge, ni verte, ni d’aucune couleur. Quand ensuite il régla le commensurable, il fit surgir des couleurs qui illuminèrent
l’enfermement ». J’ai imaginé une oeuvre faite de différentes étapes de l’extase représentées par différentes couleurs et textures musicales. Avec l’ajout de trois mouvements d’introduction, l’oeuvre est divisée en dix sections, qui seront jouées presque sans interruption.
« Pendant toute l’oeuvre, le ténor solo agit à la fois en tant que guide à travers les sept palais célestes et en tant qu’intermédiaire des textes du Zohar. Dans les moments plus calmes, il chante dans un style qui ressemble à la cantillation hébraïque, en utilisant des gammes basées sur les modes traditionnels Ahavah Rabbah, Magein Avot et Adonai Malach. Le choeur, d’un autre côté, est envisagé comme une myriade de voix intégrées à la texture de l’orchestre, de façon à ce que la musique soit superposée aux sons du Sefirot traditionnel.
« The Seven Heavenly Halls forme la première partie de The River of Light, un cycle à plusieurs mouvements d’envergure pour choeur, orchestra et solistes. Constitué de sept oeuvres distinctes, The River of Light est une oeuvre sur la transcendance basée sur des textes de plusieurs traditions (hindoue, chrétienne, juive, des Premières Nations du Canada, soufie, maori et chinoise) qui décrit des voyages mystiques vers un état d’exaltation.
« Mes remerciements à Anton Piatigorsky pour avoir adapté les textes, à Yehoshua Rosenthal, à Jérusalem, pour les avoir traduits, et aux chercheurs Daniel Matt (Université de Berkeley), Nathan Wolski (Université Monash) et Arthur Haberman (Université York) de m’avoir aide à les interpréter. »
2016 : Wlad Marhulets, lauréat du Prix Azrieli pour la musique juive
Wlad Marhulets
Lauréat – Prix Azrieli de musique juive 2016
Lauréat de plusieurs prix, Wlad Marhulets est un compositeur de musique de concert et de musique de film . Il s’est intéressé à la composition à l’âge de 16 ans en découvrant pour la première fois les enregistrements du clarinettiste klezmer David Krakauer. Depuis, la musique juive et l’exploration de ses traditions ont constitué l’influence première de son écriture. Les études en musique de Marhulets ont commencé en Pologne. Quelques années plus tard, il fut accepté à l’école de musique Juilliard de New York. En tant que boursier, il a étudié la composition sous la direction du compositeur John Corigliano, lauréat d’un Oscar et d’un prix Pulitzer.
En s’installant à New York, Marhulets a contacté David Krakauer qui lui commanda le Concerto for Klezmer Clarinet. La première de l’œuvre, avec l’Orchestre symphonique de Détroit, fut un grand succès. Depuis, elle a été jouée par de nombreux orchestres à travers le monde, incluant l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre philharmonique du Qatar, l’Orchestre philharmonique de la Macédoine et l’Orchestre philharmonique de Bialystok.
La carrière de Marhulets au cinéma a commencé par la composition de la trame musicale du film Orchestra of Exiles, sous la direction de Joshua Aronson. Ce documentaire, mettant en vedette Joshua Bell et Itzhak Perlman, raconte l’histoire de la création de l’Orchestre philharmonique d’Israël. Depuis, Marhulets a travaillé sur des films tels que Hitman : Agent 47, mettant en vedette Rupert Friend et Zachary Quinto ; Ruby Strangelove Young Witch, avec Pierce Brosnan, la série Ginosaji vs Ginosaji, réalisée par Richard Gale ; Sabotage, avec Arnold Schwarzenegger, et d’autres. Plus récemment, Mahhulets a composé une trame musicale pour Ambition, un thriller qui prendra l’affiche avec Bob Shaye (Le Seigneur des Anneaux).
En 2011, Marhulets a reçu une commande pour écrire un Oratorio qui célèbre le début de la présidence polonaise au sein de l’Union européenne. Dirigée par Marhulets, la première de l’Oratorio à Sejny, en Pologne, fut ovationnée. Le président de l’Union européenne Herman van Rompuy, le président du Parlement européen Jerzy Buzek, et la présidente de la Lituanie Dalia Grybauskaite étaient présents.
L’Opéra lyrique de Chicago a commandé à Marhulets l’opéra klezmer The Property, basé sur un roman graphique de l’artiste israélien Rutu Modan. La première a eu lieu en février 2015 et a reçu des critiques élogieuses.
Présentement, Marhulets travaille sur le quintette pour clarinette, Dybbuk, commandé par le Festival de culture juive de Cracovie.
Notes de programme
Concerto pour clarinette klezmer
« La musique klezmer a fait irruption dans ma vie à Gdańsk, en Pologne, alors que j’avais seize ans : mon frère Damian avait apporté à la maison un disque d’un orchestra nommé Klezmer Madness, mettant en vedette le clarinettiste David Krakauer. C’était une musique si franchement juive et si pleine d’une énergie sauvage qu’à l’écouter, une sorte de “folie” s’est emparée de mes sens… J’ai décidé sur-le-champ de devenir musicien. »
C’est depuis ce jour que Wlad Marhulets éprouve une fascination constante pour la musique folklorique issue de son héritage juif et qu’il est déterminé à la faire connaître. Cinq ans plus tard, durant ses études à New York, Marhulets et Krakauer se rencontrent : il en résulte le Concerto pour clarinette klezmer, d’abord interprété en 2009 par Krakauer avec le Detroit Symphony Orchestra sous la direction d’Andrew Litton. Le mot « klezmer » (kley – zemer) signifie, en yiddish, « véhicule de la musique ». D’un style composite dérivé des traditions juives ashkénazes d’Europe de l’Est, la musique klezmer est transmise en grande partie sans le support de la partition et elle s’ajuste aux contextes dans lesquels elle s’exprime. La musique des klezmorim (les interprètes), dont l’instrumentation était rarement arrêtée, avait en general une fonction de célébration : en effet, elle était souvent jouée dans les mariages et autres occasions spéciales. Pour avoir su conserver cette flexibilité, elle a connu une renaissance aux États-Unis au 20e siècle où elle a intégré des éléments du jazz, du funk et même du hip-hop. Marhulets emboîte le pas, alliant son travail polystylistique avec les genres contemporains, tout en poussant l’adaptation de la forme au langage symphonique.
L’énergique premier mouvement souligne d’emblée le potentiel de virtuosité qu’offre la clarinette par de multiples trilles et une technique spéciale de glissando qui évoque la voix humaine (bent notes en anglais). Un accompagnement orchestral extrêmement mobile maintient la stabilité rythmique ; pendant ce temps, la clarinette accentue tous les contretemps et une guitare basse ajoute une touche de funk. Le deuxième mouvement s’ouvre sur une cadence de la clarinette. La présence discrète des cordes crée un effet d’écho troublant, puis l’orchestre complet fait une entrée un peu floue pour chanter une complainte nostalgique – telle une image ancienne – dans le style d’un chant traditionnel juif (nigun). Une seconde cadence solo introduit sans interruption le troisième mouvement : un singulier motif est répété, transformé et réutilisé de manière obsessive jusqu’à épuisement de sa substance, conduisant le concerto vers sa conclusion animée et virtuose.
En juin 2016, le Concerto pour clarinette klezmer de Marhulets a remporté la palme de la première édition du Prix Azrieli de musique juive pour une oeuvre déjà écrite.

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