Quand Illia Ovcharenko s’installe au piano pour jouer devant les jurés de concours ou pour des auditoires à travers le monde, il se rappelle que l’essentiel, c’est la joie.
L’année dernière à Calgary, ce musicien de 22 ans a remporté le Concours de piano international Honens, un des prix les plus lucratifs et prestigieux décernés aux pianistes. Malheureusement, la même année, la maison familiale d’Ovcharenko, située à Tchernihiv, en Ukraine, a été bombardée par les forces armées russes, et ce jeune prodige avait bien du mal à s’adonner à la musique alors qu’il était aux prises avec tant de tristesse.
« Maintenant, à chaque fois que je monte sur scène, je pense à tout le monde en Ukraine, et je n’ai pas le trac », explique-t-il de Hanovre, en Allemagne, où il complète sa maîtrise. « Ils ont tellement souffert. Je joue pour eux, car ce que je fais est une source de joie, et il nous faut apporter de la joie dans ce monde. »
Le Concours Honens est rigoureux et possède plusieurs facettes et les avantages à y participer sont nombreux. Le premier prix est assorti d’une bourse de 100 000 $, mais la principale attraction est le programme de développement artistique Honens d’une durée de trois, qui comprend des services de gérance professionnelle et des prestations dans le cadre de certaines des séries de récitals
les plus importantes du monde.
La participation à ces récitals, rendue possible par une bourse de la Fondation Azrieli, permettra à Illia de rencontrer des agents internationaux, le public de salles de spectacles légendaires et les rédacteurs de publications influentes.
« Ce qu’il y a d’extraordinaire chez Illia, c’est que sa compréhension et son potentiel artistiques ont déjà rattrapé ses aptitudes techniques », dit Jon Kimura Parker, directeur artistique du Concours Honens. « C’est très rare pour un artiste aussi jeune, et je crois que c’est ce qui a convaincu les jurés. »
Dans le cadre de sa première série d’engagements professionnels, Ovcharenko a joué devant une salle comble à Carnegie Hall en février 2023, présentant les oeuvres de deux compositeurs ukrainiens. Le printemps prochain, il compte lancer deux enregistrements pour piano.
Grâce au soutien de sa famille en Ukraine, à l’expertise de la famille Honens et à l’aide du Programme de développement artistique, il peut se concentrer sur ce qu’il fait le mieux : apporter de la joie par sa musique.
