Articles par Dr. Lawrence Rudski (Hôpital général juif de Montréal) et Professeur Ehud Raanani (Centre Médical Sheba).
Des nouvelles du Dr. Lawrence Rudski, Centre cardiaque Azrieli de l’Hôpital général juif
Ce mois-ci, j’ai eu le privilège de me rendre à Tel Aviv afin de représenter le Centre cardiaque Azrieli de l’Hôpital général juif de Montréal dans le cadre des Conférences scientifiques annuelles organisées par la Société israélienne du cœur. Alors que je discutais avec les hauts responsables de l’American College of Cardiology (ACC) en rentrant du dîner des enseignants qui s’était tenu dans le quartier de Sarona, nous sommes arrivés à un magnifique point de vue d’où nous pouvions observer les emblématiques tours qui composent le Centre Azrieli. Après leur avoir expliqué, non sans fierté, qu’il s’agissait des tours Azrieli, je leur ai parlé de notre centre de cardiologie, sans toutefois préciser que ces tours portaient le nom du centre.
Tous les membres de la famille Azrieli – aussi bien le père, la mère que leurs enfants – ont apporté leur soutien financier dans divers domaines : les sciences humaines, l’enseignement de l’Holocauste – nous célébrons Yom HaShoah alors même que j’écris ces lignes –, les actions promouvant la qualité de vie de personnes atteintes de troubles neurodéveloppementaux, et bien sûr, les soins de santé. L’univers dans lequel j’évolue touche à tous ces domaines mais, d’un point de vue institutionnel, la Fondation Azrieli a accordé un véritable privilège à l’Hôpital général juif en finançant la construction du Centre cardiaque Azrieli. Le plus amusant – en tant que directeur et responsable du développement et de la qualité du service de cardiologie –, c’est qu’en apprenant que notre demande avait été acceptée – il y a environ trois ans, alors que nous retournions à l’aéroport après avoir rencontré les membres canadiens et israéliens du conseil d’administration de la Fondation à Toronto, je me suis demandé si notre établissement était suffisamment « à la hauteur » pour mériter ce cadeau exceptionnel. J’avais certes réussi à « nous vendre », mais allais-je pour autant réussir à tenir mes promesses ? J’aurais dû réaliser qu’un don comme celui-ci ne visait pas à récompenser l’excellence, mais plutôt à en repousser les limites. Quel ne fut donc pas mon soulagement d’apprendre que l’Hôpital général juif avait été désigné meilleur hôpital du Québec et classé parmi les meilleurs hôpitaux du monde cette année-là !
Grâce au soutien de la Fondation, le Centre cardiaque Azrieli s’est développé dans tous les domaines de la santé – il offre une prestation unique de soins cliniques spécialisés innovants et empreints de compassion ; un enseignement exceptionnel à des résidents et boursiers du Canada comme du monde entier grâce à l’octroi de bourses, ainsi qu’à des infirmières et des professionnels de santé en proposant une éducation et une formation continues ; une recherche de pointe qui vise à améliorer la qualité de vie d’un grand nombre de patients, notamment des personnes âgées les plus fragiles à qui l’Hôpital général juif offre des soins particuliers. Dans ce cadre, nous soutenons l’un des plus importants programmes de recherche en hypertension pulmonaire au monde. Nous avons également lancé un programme unique en cardiologie gériatrique, qui applique la recherche fondamentale à la prédiction du risque clinique en modifiant les risques auxquels peut être confronté un patient avant le début de procédures invasives. De plus, nous avons créé un programme de cardiologie structurelle afin de renforcer notre programme phare de chirurgie cardiaque robotique et nous envisageons bientôt d’élargir l’accès à l’imagerie cardiaque de pointe afin d’obtenir un diagnostic à la fois plus rapide et plus pointu. Enfin, nous allons œuvrer à l’intégration de notre plateforme d’information technique complexe, en mettant en place une stratégie de transformation numérique qui portera ses fruits au cours des prochaines années et permettra de réduire les délais de soins et de transformer leur application. Ainsi, grâce à l’excellence des soins proposés, nous aspirons à faire vivre une expérience d’une qualité exceptionnelle qui répond aux attentes aussi bien des patients que de leurs familles.
Le Centre cardiaque Azrieli, l’Hôpital général juif, la ville de Montréal et la communauté internationale sont fiers d’accompagner la Fondation Azrieli dans sa mission lancée il y a plus de 30 ans – celle de Tikoun Olam –, qui vise à laisser un monde meilleur à nos enfants. Toda Raba, Yasher Koach et Mazal Tov pour le 30ème anniversaire de la Fondation !
Des nouvelles du Professeur Ehud Raanani, directeur du centre cardiovasculaire et thoracique Leviev au Centre Médical Sheba, Tel HaShomer, Israël
Créée en 2008, elle offre les meilleurs soins continus, en plus d’être l’une des plus importantes et des plus modernes unités du genre en Israël. Elle comprend 9 lits réservés aux soins intensifs et fait partie intégrante du service de chirurgie cardiaque, l’une des nombreuses spécialités qui placent le Centre de traitement et de recherche cardiovasculaire et thoracique de Chaim Sheba parmi les meilleurs dans ce domaine. Affiliée à la faculté de médecine Sackler de l’Université de Tel Aviv, l’unité est actuellement dirigée par le Dr Alexander Kogan.
Parmi les traitements les plus récents, l’Unité de soins intensifs Azrieli propose :
- Des transplantations d’organes – l’Unité, qui fait office de centre de référence pour la transplantation cardiaque, pulmonaire et cardio-pulmonaire a, à ce jour, réalisé de nombreuses transplantations.
- L’Oxygénation extracorporelle sur oxygénateur à membrane (ECMO), est une technique qui permet de secourir, à l’aide d’un cœur et/ou d’un poumon artificiel(s), des patients victimes d’une insuffisance cardiaque aigüe ou d’une insuffisance respiratoire, ou ayant subi une opération du cœur. Elle peut aussi faire office de solution provisoire en attendant un traitement complémentaire, notamment lorsque les médecins doivent déterminer l’état d’autres organes tels que les reins ou le cerveau avant de réaliser une intervention chirurgicale au niveau du cœur ou des poumons. De plus, elle peut servir d’assistance lors d’opérations à haut risque dans le laboratoire de cathétérisme cardiaque, en assurant la transition avant la mise en place d’un dispositif d’assistance cardiaque comme le dispositif d’assistance ventriculaire gauche (DAVG), ou pour des patients en attente d’une greffe de poumon. L’« ECMO » permet d’accroître les chances de succès d’une transplantation grâce à une meilleure oxygénation des tissus.
- En constante progression, le nombre de patients bénéficiant de l’ECMO représente aujourd’hui pas moins de 10 % du nombre total de patients pris en charge dans l’unité chaque année.
- Dispositif d’assistance VG : le dispositif d’assistance ventriculaire gauche (DAVG) est un autre procédé couramment utilisé au sein de l’unité afin de traiter les patients en attente d’une transplantation cardiaque.
Voici quelques-unes des dernières publications de l’année 2019 présentant certaines recherches novatrices et prometteuses :
- Enquêtes sur les conséquences de rejets prématurés chroniques 1R sur les effets à long terme d’une transplantation cardiaque (TC) et évaluation de la signification pronostique de la classification 1B/2 par rapport à 1A établie en 1990 par la Société internationale de transplantation cardiaque et pulmonaire (ISHLT). La publication Transplant Immunology a révélé que des rejets prématurés chroniques classifiés 1R avaient des effets négatifs à long terme. On note des répercussions néfastes principalement chez les patients 1R classés dans la sous-catégorie 1B/2, et non dans la 1A.
- Est-il préférable d’effectuer une canulation de l’artère axillaire plutôt que de l’artère fémorale pour traiter une dissection aortique aigüe de type A ? D’après cette étude, des taux de survie identiques ont été observés suite à une intervention chirurgicale d’urgence sur des patients à l’état stable ou instable souffrant d’une dissection aortique aigüe de type A, ainsi qu’un nombre largement inférieur de cas d’insuffisance rénale lorsqu’on optait pour une canulation de l’artère fémorale.
- Une autre étude a démontré que le diabète mellitus (ou diabète sucré) de type 2 est un indicateur pronostique indépendant de mortalité à long terme suite à une intervention de remplacement de la valve aortique (RVA).
- Un autre article paru en 2019 dans l’European Journal of Cardiothoracic Surgery affirme qu’en réalité, seulement environ la moitié des patients diabétiques atteints d’une maladie pluri-vasculaire sont soumis à une revascularisation chirurgicale malgré certaines indications. On note un meilleur taux de survie à long terme chez les patients soumis à une revascularisation chirurgicale plutôt qu’à une revascularisation percutanée, observation qui a été confirmée sept mois après l’intervention.